Les défaillances de l'analyse fondamentale : Introduction
La qualité de la matière première: l'information
L'analyse fondamentale ne vaut que ce que valent les informations financières. Or, malgré une certaine amélioration ces dernières années, la qualité de l'information disponible sur les sociétés reste plutôt médiocre. Chaque firme essaie d'embellir la réalité, en utilisant toutes les possibilités de la comptabilité, pour séduire les investisseurs.
L'analyste est, de plus, tributaire des délais de fabrication de l'information. Ainsi, les résultats annuels d'une entreprise ne sont connus que plusieurs mois après la fin de l'exercice comptable.
Face à des sociétés nouvelles, par exemple celles cotées sur le nouveau marché, les analystes financiers doivent adapter leurs méthodes car beaucoup de leurs critères habituels (étude historique du compte de résultat, du bilan, calcul de PER, de rendement par actions) sont déficients du fait du manque de données. C'est alors la stratégie de l'entreprise, la composition de l'équipe dirigeante, le produit qui vont faire l'étude d'une analyse plus approfondie.
L'ignorance de l'irrationnel
L'analyse fondamentale ne prend pas en considération l'irrationnel puisqu'elle est entièrement fondée sur l'hypothèse que l'investisseur est un être rationnel, constamment guidé par les principes du calcul économique. Or, l'activité boursière, comme toute activité humaine, doit compter avec la part d'irrationnel propre à l'individu.
La crise boursière d'octobre 1987 a été révélatrice de l'aspect irrationnel des marchés financiers. Les « fondamentaux », les chiffres caractéristiques de l'économie, n' avaient guère changé, mais les marchés ont été victimes des comportements irrationnels des investisseurs, notamment mimétiques. Ces comportements contagieux expliquent tout aussi bien les bulles spéculatives que les krachs et l'analyse fondamentale doit alors laisser la place à l'analyse psychologique des marchés financiers.
L'analyse fondamentale rend le marché plus efficient car elle aide à réduire les écarts entre les valeurs intrinsèques des actions et leurs cours. Cela grâce au traitement d'une masse d'informations : prévisions macroéconomiques, sectorielles, rapports annuels des sociétés, entretiens avec les dirigeants... Ces informations restent cependant parfois insuffisantes ou manquent de transparence. Elles ne peuvent pas non plus expliquer l'évolution au jour le jour des cours boursiers, influencée largement par les attitudes irrationnelles des individus. Le recours à d'autres techniques pour décider du moment de l'achat peut alors se justifier.
Rappel : Les défaillances de l'analyse fondamentale est issue du Guide Analyse fondamentale.
0 Commentaire