Le 10 ans US en retrait de 50 pb par rapport au pic d'avril. Le 10 ans allemand à des plus bas records.

Les anticipations d'inflation dévissent aussi.
Les marchés obligataires, qui avaient tablé avec succès pendant près de trois ans sur une reprise de l'économie mondiale, signalent de plus en plus manifestement des risques de rechute en récession et d'une faiblesse persistante de l'inflation pour les années à venir.
Plombés par l'escalade des tensions entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux, les rendements souverains à long terme, considérés comme les indicateurs avancés parmi les plus fiables de l'évolution de l'activité économique et de l'inflation, ont replongé vers leur plus bas quand ils n'ont pas inscrit de nouveaux records à la baisse.
Le rendement des obligations du Trésor à 10 ans a chuté de 50 points de base en sept semaines pour se rapprocher de 2,0% et le taux des emprunts d'Etat allemands à 10 ans s'est encore un peu plus enfoncé en territoire négatif à des plus bas records.
La récession est loin d'être acquise toutefois.
Les marchés obligataires vont dans ce sens mais d'autres comme ceux des actions sont loin d'être aussi pessimistes.
Le signal baissier le plus manifeste est émis par la courbe de taux américaine avec une inversion entre les taux à trois mois et à 10 ans la plus marquée depuis 2007, soit quelques mois avant l'éclatement de la grand crise financière.
Une courbe des taux inversée, caractérisée par des taux à long terme inférieure aux taux à court terme, précède généralement le déclenchement d'une récession même si concomitance n'est pas causalité.
BCE, Une baisse de taux possible si la croissance faiblit
Des responsables de la banque centrale européenne (BCE) sont ouverts à la possibilité d'une baisse de taux si la croissance économique faiblit dans le courant de l'année et si l'impact de la vigueur de l'euro vient s'ajouter au choc des conflits commerciaux, ont déclaré deux sources.
La BCE a déclaré jeudi, au terme de sa réunion de politique monétaire, que ses taux directeurs resteraient en l'état jusqu'à la mi-2020 mais son président, Mario Draghi, a ajouté qu'une discussion s'était engagée sur l'éventualité d'une baisse des taux ou de nouveaux achats d'obligations pour raviver l'inflation.
Certains investisseurs ont jugé ces propos un peu trop réservés de la part de la BCE, ce qui a poussé l'euro à un pic de deux mois et demi de 1,1347 dollar.
Mais selon deux sources au fait des discussions en cours au sein de la banque centrale, une baisse des taux est réellement envisageable si l'économie de la zone euro stagne devait marquer le pas après une croissance de 0,4% au premier trimestre 2019.
"Si la croissance et l'inflation ralentissent, alors une baisse des taux se justifiera", a dit l'une d'elles.
Un porte-parole de la BCE s'est refusé à tout commentaire.
Le taux de dépôt de la BCE est négatif, de -0,40%, et les Etats les mieux notés de la zone euro, comme l'Allemagne, peuvent emprunter à taux négatif sur des échéances allant jusqu'à dix ans.
Dans ce contexte, parer à une hausse trop importante de l'euro, plutôt qu'abaisser des coûts de financement déjà au plus bas, serait le principal motif d'une nouvelle baisse du taux de dépôt, a expliqué l'une des sources.
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