La dérégulation bancaire américaine, voulue par Trump, passe à la vitesse supérieure. La Fed va ainsi revoir à la baisse ses exigences de fonds propres imposées aux grands établissements financiers. Concrètement, à quoi servira l'assouplissement des règles ?
A réduire le eSLR… je vous explique ici ce que je n'ai pas dit lors de l'interview sur écorama.
Enhanced supplementary leverage ratio
Les gouverneurs de la Fed ont voté à 5 voix contre 2 en faveur de la proposition, qui réduirait le ratio de levier supplémentaire renforcé (le eSLR) qui est une mesure du montant des fonds propres que les banques doivent détenir par rapport à leurs actifs, à un niveau compris entre 3,5 % et 4,5 % pour les holdings bancaires et leurs filiales d'institutions de dépôt. Ce chiffre est en baisse par rapport aux 5 % pour les premières et aux 6 % pour les secondes.
Cette nouvelle proposition réduirait également la capacité totale d'absorption des pertes de 5 % et les besoins en dette à long terme de 16 %.
Mais le vrai mobile ce n'est évidemment pas de gérer les capacités d'absorption ou pas des pertes éventuelles des banques.
Non, la réduction de l'eSLR libérerait 230 milliards de dollars d'exigences de fonds propres… et lors d'une audition au Capitole, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré aux législateurs que les changements potentiels visaient à faire de l'eSLR un filet de sécurité plutôt qu'une contrainte contraignante pour les banques et qu'une telle mesure permettrait également aux banques de négocier davantage sur le marché des bons du Trésor, d'une valeur de 29 000 milliards de dollars, affirment ses partisans…
Voilà donc le « deal » que Trump vient de faire avec Powell le patron de la FED pour assurer le refinancement des 10 000 milliards de dollars de dettes US sans que les taux d'intérêt à 10 ans ne montent trop et sans que la FED soit obligée de baisser ses taux plus vite qu'elle ne le souhaite.
En changeant cette règle de ratio, les banques commerciales vont pouvoir acheter les bons bons du Trésor de l'oncle Sam.
N'oubliez pas que Trump, c'est toujours, toujours « l'art du deal ».
Charles SANNAT
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