
Hausse des carburants : un impact direct du conflit Iran–Israël
À la veille des grands départs en vacances, une nouvelle tension géopolitique au Moyen-Orient vient intensifier un sujet déjà brûlant : le prix des carburants. En cause, l'escalade militaire entre l'Iran et Israël, qui menace la stabilité d'un couloir essentiel au commerce pétrolier mondial.
En juin 2025, des frappes israéliennes massives ont visé l'Iran, touchant notamment des installations pétrolières et énergétiques stratégiques du pays
L'Iran a répliqué par une série d'attaques contre Israël, incluant des drones et missiles. Cette escalade soulève une inquiétude mondiale : si le conflit déborde, le détroit d'Ormuz, par lequel transitent environ 24?% du pétrole exporté, pourrait devenir un enjeu verrouillé
Pourquoi les prix flambent-ils ?
Les marchés anticipent des perturbations dans l'acheminement du pétrole brut. Une menace sur le flux via Ormuz provoque une instabilité immédiate des cours, particulièrement à l'approche de la saison estivale, moment où la demande s'envole. Ajoutés à cela, les stocks stratégiques sont souvent mobilisés pour atténuer les tensions, mais ces mesures temporaires ne suffisent pas toujours à enrayer la hausse observée à la pompe.
Conséquences pour les automobilistes
Le litre de carburant est déjà largement reparti à la hausse à la pompe puisque la hausse est au moins de 10 centimes par litre ces derniers jours et le litre pourrait très bien s'approcher des 2?€ dans les jours à venir, surtout si la tension persiste à l'approche des départs en vacances des 5 et 6 juillet
Pour de nombreux foyers français comptant sur leur voiture pour partir en vacances, la répercussion sur le budget est directe et préoccupante alors que la baisse récente des prix des carburants a été comme une bouffée d'air pour les ménages notamment de la France périphérique pour qui la voiture reste incontournable pour aller notamment travailler.
Ce scénario n'est pas nouveau. En 1973, un conflit au Moyen-Orient a déclenché un choc pétrolier mondial avec une hausse de près de 300?% du prix du baril, entraînant une inflation majeure dans les pays importateurs. De même, les récents événements démontrent que toute instabilité dans les grandes régions productrices de pétrole se répercute sur nos stations-service.
Mais cette fois-ci certains espèrent que cela puisse être différent !
Les frappes américaines contre les sites nucléaires iraniens, qui font redouter une escalade au Moyen-Orient, auront « un impact sur les prix à la pompe très limité », « cette semaine» mais aussi «jusqu'à l'été», a estimé lundi sur RMC Olivier Gantois, patron de l'Ufip, le syndicat français des entreprises pétrolières. Téhéran a menacé clairement les États-Unis de représailles dimanche, avec le risque d'une escalade hors de contrôle au Moyen-Orient.
« L'Iran produit trois millions de barils par jour, il en consomme la moitié, il en exporte la moitié, ils passent tous par» le détroit d'Ormuz, « ainsi que la plupart des exportations des pays voisins. L'Iran dépend économiquement de ces flux pétroliers », a également souligné le président de l'Ufip.
A voir, car l'Iran peut bloquer partiellement le Détroit d'Ormuz en laissant évidemment passer ses pétroliers pour livrer la Chine, d'ailleurs une trentaine de pétroliers iraniens « en excédent » attendent devant les ports chinois de décharger permettant à l'Iran de bloquer le détroit quelques jours sans que cela ne pénalise ses livraisons à son partenaire chinois.
Tout dépendra des discussions qui se jouent actuellement en coulisse et de la volonté réelle ou non de changement de régime en Iran de la part d'Israël et des Etats-Unis.
Charles SANNAT
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