
Marché action suisse : investir sur la création de valeur, Par Maud Giese et Marc Chabrier, Investment Specialists – UBP Swiss & Global Equity Team
Poursuivant sur sa tendance déjà observée en 2024, le marché action suisse continue à attirer les investisseurs. Depuis le début de l'année 2025, les flux entrant dans les fonds actions suisse (actifs ou passifs) sont très nettement supérieurs à ceux observés dans les autres pays européens. Une tendance qui devrait se poursuivre dans les prochains mois.
Historiquement, les actions suisses surperforment les marchés boursiers mondiaux, soutenues par un contexte politique et économique stable. Cependant, au cours des deux dernières années, la sous-performance des actions suisses peut s'expliquer par la structure de l'indice SPI (Swiss Performance Index):
- La récession postpandémique du secteur de la santé survenue en 2023, qui a eu un impact significatif sur les performances des entreprises pharmaceutiques du SPI.
- La faiblesse d'un poids lourd de l'indice : Nestlé, qui à l'instar de nombreuses entreprises du secteur, a été contraint de revoir à la baisse ses prévisions financières l'année dernière.
- La sous-exposition du SPI au secteur technologique, lequel a largement contribué aux fortes performances des indices S&P 500 et MSCI World en 2023 et 2024.
Perspectives pour l'année 2025
Malgré ces vents contraires, plusieurs catalyseurs suggèrent un potentiel de reprise à partir de 2025 :
- Les actions suisses se négocient actuellement à un ratio cours/bénéfice prévisionnel sur 12 mois (P/E) de17.6, ce qui correspond à leur moyenne sur 10 ans. Par rapport aux autres marchés, elles se négocient en ligne avec les actions mondiales et avec une décote de 15% par rapport aux S&P 500, bien en deçà du niveau moyen de la décennie écoulée, soit respectivement environ 10% de prime contre les actions monde et 4% de décote contre les actions US1.
- Les entreprises suisses continuent à bénéficier d'un environnement commercial favorable, caractérisé par de faibles impôts sur les sociétés et des revenus diversifiés géographiquement. Elles bénéficient ainsi de relais de croissance en dehors de leur marché national et réduisent leur vulnérabilité aux fluctuations économiques localisées. En outre, ces sociétés se caractérisent par une forte culture de l'innovation : en 2024, la Suisse occupait la première place de l'indice mondial de l'innovation de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) pour la quatorzième fois consécutive.
- Les entreprises qui composent l'essentiel du marché action suisse appartiennent à des secteurs économiques traditionnels, où elles occupent souvent la place de leaders dans des marchés de niche. Ceci leur offre, outre une forte visibilité sur la croissance récurrente de leurs résultats, des ratios élevés en matière de rendement et de cash-flow investis. Ces derniers indicateurs témoignent d'une situation beaucoup plus pérenne et stable.
Des atouts majeurs dans un contexte de guerre commerciale
Dans ce contexte globalement favorable, une question demeure : quid des relations commerciales entre les Etats-Unis et la Suisse dans un contexte de guerre commerciale qui se profile ?
En effet, la Suisse est plus dépendante de son partenaire américain que le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et même l'Europe au sens large. Un peu moins de 30% des revenus générés par les sociétés suisses proviennent en effet des États-Unis.
Malgré tout, la Suisse bénéficie de certains atouts à faire valoir dans la guerre commerciale :
- La Suisse a investi 300 milliards de francs suisses (ou USD 352 milliards de dollars) en 2024 aux États-Unis, ce qui place le pays en 7ème position du point de vue des investissements directs étrangers (et en première place, rapporté au nombre d'habitants).
- Ces investissements représentent environ un demi-million d'emplois sur le territoire américain, ce qui constitue un important levier de négociation.
- Par ailleurs, les sociétés suisses investissent considérablement dans la recherche et le développement, et se positionnent en particulier dans les « critical niches », ces parties de la chaîne d'approvisionnement qui semblent marginales en volume mais sans lesquelles le produit fini ne peut pas fonctionner. Autrement dit, ces entreprises ont un très fort « pricing power », une capacité forte à répercuter dans leurs prix la hausse des tarifs commerciaux, s'il fallait le faire.
A propos de l'Union Bancaire Privée (UBP) – www.ubp.com
L'UBP figure parmi les plus grandes banques privées de Suisse et parmi les établissements les mieux capitalisés, avec un ratio Tier 1 de 27,7%. La Banque est spécialisée dans la gestion de fortune au service de clients privés et institutionnels. Basée à Genève et présente dans plus de vingt implantations à travers le monde, l'UBP emploie 1'812 collaborateurs et dispose de CHF 147,4 milliards d'actifs sous gestion (chiffres au 31 décembre 2020).
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« Le présent document est fourni uniquement à titre d'information, son contenu ne constitue ni un conseil en investissement, ni une recommandation du Groupe UBP. Les performances passées ne préjugent pas des résultats actuels ou futurs. Toute prévision ou prédiction fournie n'est qu'indicative et n'est en aucun cas garantie. »
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