Nous nous y attendions depuis l'automne, c'est maintenant fait, la France a perdu son triple A et avec elle l'Autriche.
Dans le même temps, le Portugal est passé High Yield et l'Italie et l'Espagne ont été dégradés de 2 crans.
On ne peut bien sûr pas se réjouir de cette nouvelle car les séquelles de la crise de 2008 ne sont toujours pas guéries : de la dette sans croissance.
Peut-être cette dégradation a-t-elle l'avantage de dégager le terrain pour la poursuite des réformes en zone euro et en particulier le coût du travail ? L'électrochoc provoqué va pousser en 2012 les politiques des pays les moins compétitifs à regagner de la compétitivité par le coût du travail : baisse des charges et flexibilité devraient prendre le relais des plans d'austérité.
Avancée politique en zone euro, amélioration économique à l'échelle mondiale La zone euro nous semble avancer : depuis un trimestre, les politiciens peu crédibles de 3 pays ont laissé place à des techniciens (Italie, Grèce, Espagne) ; depuis 2 mois, l'intransigeant M.
Trichet a laissé place à Mario Draghi qui semble beaucoup plus enclin à privilégier la croissance que son prédécesseur : 2 baisses de taux en 1 mois après son arrivée et un programme de refinancement des banques de 540 milliards sur 3 ans montrent un réel changement et une début de quantitative easing.
3 La BCE pourrait ultérieurement assurer officiellement la liquidité aux pays qui en auraient besoin ; ce serait l'alignement sur le fonctionnement des autres banques centrales, mais nous n'en sommes pas encore là.
Et pendant de temps là, que fait l'économie mondiale ? La situation américaine s'améliore sur de nombreux points : l'activité est en expansion par rapport aux mois précédents, les ISM manufacturiers et non manufacturiers sont largement supérieurs à 50% (53,6%).
Les dépenses de consommation augmentent dans tous les états et le secteur de l'automobile est en pleine forme.
Enfin le secteur de l'immobilier semble avoir touché le point le plus bas ; la construction non résidentielle se redresse alors que le résidentiel est en cours de stabilisation.
Cette amélioration se traduit par de très bons chiffres sur le front de l'emploi : le taux de chômage recule à 8,5%, et le nombre de création d'emplois augmente.
Enfin, la croissance dans les pays émergents a ralenti mais reste sur des niveaux très appréciables : 9,2% en Chine pour 2011 ; les conditions monétaires pourraient se détendre avec des chiffres d'inflation en baisse en 2012.
Le bloc zone euro est à la peine avec une croissance qui devrait être proche de 0.
L'Allemagne a revu sa prévision de croissance pour 2012 de 1% à 0,7%, alors que la France devrait lui emboiter le pas fin janvier (+ 0,6% actuellement).
Le plus inquiétant pour la zone euro est la montée continue du chômage qui propulse le taux des demandeurs d'emploi à 10,3%, ou encore 16,37 millions de chômeurs (+ 600 000 en 1 an !).
Allocation : retour progressif sur les actions en ce début d'année où la confiance revient peu à peu sur les marchés d'actions et de dettes, nous avons repondéré nos portefeuilles sur les actions, étant donné le faible niveau de valorisation des marchés dans un contexte où des avancées budgétaires sont perceptibles tant en Europe qu'aux États-Unis, et le rôle enfin moteur de la BCE.
Nous revenons sur les actions de la zone euro et surpondérons les actions des pays émergents qui, après avoir consolidé en 2011 doivent reprendre leur marche en avant en 2012.
Nous continuons également d'être confortable avec les positions en actions américaines qui, avec des révisions de bénéfices à la baisse sur les 6 derniers mois sont à des niveaux de valorisation tout à fait raisonnables.
Ce regain d'optimisme ne doit pas nous faire oublier que la réactivité devra être grande en 2012 car le chemin ne sera pas linéaire.
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