
Alors que le gouvernement ouvre aujourd'hui son nouveau guichet d'aide aux entreprises, avec une enveloppe de 10 milliards d'euros pour les aider à faire face à la hausse des prix de l'énergie.Voici ci-après l'éclairage de Julien Marcilly, Chef économiste au sein de Global Sovereign Advisory (GSA).
En effet, la dernière étude éditée par GSA « Crise énergétique et hausse du dollar : quels sont les secteurs d'activité perdants et gagnants en Europe et aux Etats-Unis ? », parue ce jour, traite de l'impact différencié sur les entreprises européennes et américaines de la hausse des prix énergétiques et de celui de la montée du dollar face à l'euro depuis le début de l'année.
En voici quelques points saillants :
En Europe, la forte hausse des prix du gaz et de l'électricité depuis le début de la guerre en Ukraine fait craindre à beaucoup d'entreprises industrielles une augmentation spectaculaire de leur facture énergétique et donc une perte de compétitivité-prix face à leurs concurrentes d'autres régions, en particulier américaines.
Mais aux Etats-Unis, les entreprises exportatrices peuvent quant à elles s'estimer lésées par l'appréciation du dollar. Nous tentons ici de quantifier les effets de ces deux chocs (énergétique et taux de change) sur la rentabilité opérationnelle (mesurée par la ration d'excédent brut d'exploitation sur chiffre d'affaires) de 23 secteurs industriels de part et d'autre de l'Atlantique.
Les principaux enseignements que nous en tirons sont les suivants :
- Aux Etats-Unis, les secteurs d'activité les plus perdants de ce double choc sont la chimie, la métallurgie (principalement à cause de coûts énergétiques plus élevés) et l'habillement (en raison de la hausse du dollar). Mais aucun des secteurs étudiés ne serait suffisamment affecté pour enregistrer une rentabilité opérationnelle négative.
- Les entreprises européennes ne profiteraient quasiment pas de la baisse de l'euro face au dollar. En effet, l'euro s'est aussi apprécié face à d'autres devises, si bien que le taux de change effectif nominal des pays de la zone euro a peu varié depuis 2019.
- Pour l'UE prise dans son ensemble, la métallurgie serait de loin le secteur le plus exposé à la crise énergétique. Elle est suivie de la chimie et du secteur du papier. Et dans la plupart des filières, les pays les plus pénalisés sont en Europe centrale et orientale.
- Au total, les entreprises américaines sont moins affectées par ce double choc que leurs homologues européennes dans 15 secteurs industriels sur 23. Mais parmi eux, l'écart d'impact négatif sur la rentabilité au détriment de l'UE est important dans un nombre limité de filières seulement : métallurgie, papier et dans une moindre mesure, agro-alimentaire.
- Et enfin, il semble que les entreprises européennes réalisent des gains de compétitivité vis-à-vis de leurs concurrentes américaines dans des filières du textile-habillement et de l'automobile. Dans ces secteurs, les pertes de rentabilité aux Etats-Unis résultant de la hausse du dollar sont donc d'une plus grande ampleur que celle du choc énergétique en Europe.
Quelques mots sur Global Sovereign Advisory
Fondée en 2019 par Anne-Laure Kiechel, Global Sovereign Advisory (GSA) est une société indépendante dédiée au conseil aux États et aux entreprises publiques du monde entier sur des problématiques stratégiques et financières. GSA se distingue dans son accompagnement et apporte une proposition unique dans le conseil aux souverains par une approche globale des questions relatives au secteur public en abordant conjointement les aspects économiques, financiers et politiques publiques. Cette vision s'appuie sur une équipe pluridisciplinaire qui permet à GSA de proposer des conseils axés sur l'action et la résolution des problèmes.
Depuis 2020, GSA est une « Entreprise à Mission » avec pour objectif de favoriser l'émergence de « sociétés apprenantes » et de « générations de citoyens éclairés » grâce au transfert de savoir-faire et à la montée en compétence de l'ensemble des parties prenantes.
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