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De mal en pis.Par Jeffrey Halley, analyste de marché senior, Asie-Pacifique, OANDA.

Ce matin, les gros titres en Asie ont été dominés par des informations selon lesquelles des combats auraient provoqué un incendie dans la centrale nucléaire ukrainienne, la plus grande d`Europe, à Zaporizhzhia, dans le sud-est du pays. Cela a déclenché un mouvement de prise de risque dans les classes d`actifs, avec une baisse des actions et une hausse du pétrole.

Les rapports de guerre sont au mieux une situation fluide et les rapports initiaux indiquaient qu`un des réacteurs, heureusement fermé pour maintenance mais contenant toujours du matériel nucléaire, était en feu. D`autres rapports semblent maintenant indiquer que le feu se trouvait à l`extérieur du périmètre du réacteur et que les pompiers locaux avaient été autorisés à contrôler l`incendie sans se faire tirer dessus. Cela a provoqué un recul temporaire des flux d`aversion au risque qui balaient les marchés asiatiques.

Elle met toutefois en lumière un autre facteur de risque important lié à l`invasion russe en Ukraine, à savoir la sécurité de ses centrales nucléaires, maintenant que la Russie semble revenir à son mode opératoire habituel, qui consiste à raser les villes pour les soumettre à l`artillerie et aux roquettes. L`Europe semble être à la merci de la capacité des régiments d`artillerie russes à tirer avec précision. Je ne suis pas rassuré par cela.

Les vents dominants dans la région vont d`est en ouest et traversent certaines des zones de production agricole les plus importantes d`Ukraine, jusqu`en Europe occidentale. Il n`est pas nécessaire d`être un génie pour extrapoler les risques potentiels associés à ce scénario et j`ai du mal à comprendre pourquoi les marchés européens n`ouvriront pas dans le rouge une fois de plus cet après-midi. Ou même, si cette calamité potentielle serait le déclencheur d`un engagement plus profond dans le conflit par d`autres intérêts nationaux. Dans cette optique, tout rallye de secours est probablement une opportunité à saisir.

La volatilité du pétrole a été à la limite de l`époustouflant cette nuit, le Brent étant à deux doigts de frôler les 120 dollars le baril, avant de dégringoler dans la zone des 110 dollars, alors que l`on apprenait qu`un accord sur le nucléaire iranien était imminent, potentiellement dans les prochaines 72 heures. J`ai vu plusieurs études sur l`impact de l`accord, le consensus étant que l`Iran ajoutera 1,5 million de barils par jour aux marchés mondiaux, car il en vend déjà une bonne partie via les mers de Malaisie et les pétroliers sans transpondeur. Cela ne remplacera pas, loin s`en faut, la production russe sanctionnée, et même si les marchés l`accueilleront avec soulagement, cela ne changera pas la dynamique sous-jacente. Ailleurs, les prix des produits agricoles et des métaux de base sont restés sur le feu alors que les pénuries potentielles affolent les acheteurs internationaux.

Les responsables ukrainiens et russes ont discuté hier des couloirs humanitaires et de l`approvisionnement lors de leur réunion au Belarus, mais rien d`autre de concret n`a émergé. Les deux parties ont convenu d`une troisième réunion, mais je soupà§onne que tout rallye de secours aura une utilité marginale décroissante à partir de maintenant, car il semble que le Kremlin ait l`intention de poursuivre son invasion jusqu`à son terme. La volatilité restera très élevée et des rallyes de repli auront lieu, mais la vague de stagflation est en route et la tendance sous-jacente est votre amie.

Avec l`Ukraine qui domine les marchés asiatiques, il n`y a pas lieu de parler d`autre chose, si ce n`est des deux sessions de la Chine, qui commencent aujourd`hui, et des emplois non agricoles aux États-Unis ce soir. Le marché s`attend à ce que la Chine fixe l`objectif de croissance économique le plus bas depuis des décennies, entre 5,0 et 5,50 %. De toute faà§on, les marchés boursiers chinois sont faibles, car la Chine est aux prises avec la prospérité partagée et le secteur immobilier, et la réaction du marché sera modérée.

Ce soir, les emplois non agricoles aux États-Unis devraient s`élever à environ 475 000. Je pense qu`il y a des risques de hausse de ce chiffre, ce qui permettra au FOMC de décider d`une hausse de 25 points de base ce mois-ci. Seule une énorme surprise à la baisse pourrait donner à réfléchir à la Fed, ou des particules radioactives traversant l`Europe. Sinon, nous restons sur la voie du début de nombreuses hausses de la Fed à l`avenir, car la guerre en Ukraine jette davantage d`inflation sur un feu inflationniste qui bràlait déjà vivement.

Personne ne voudra être à court de risque avant ce week-end et, par conséquent, je pense que les reprises des actions, les baisses du dollar américain et des bons du Trésor, ainsi que les baisses de l`or, seront de courte durée.

Les actions asiatiques effrayées par l`incendie de la centrale nucléaire ukrainienne

Dans la nuit, les marchés boursiers européens ont été écrasés une fois de plus sous les nerfs de l`Ukraine, alors que les prix des matières premières se sont envolés. Les actions américaines ont réussi à se redresser légèrement, les rendements obligataires s`étant stabilisés et les espoirs d`un accord sur le nucléaire iranien ayant augmenté. Mais Wall Street a tout de même terminé en baisse sur la journée, notamment dans le secteur des technologies. Le S&P 500 a chuté de 0,43 %, le Nasdaq de 1,44 % et le Dow Jones de 0,28 %.

Les contrats à terme américains, ainsi que le reste de l`Asie, ont chuté ce matin en raison de l`incendie de la centrale nucléaire ukrainienne, les trois indices ayant perdu environ 0,80 %. La contagion s`est étendue au Nikkei 225, qui a chuté de 2,30%, tandis que le Kopi a perdu 1,15%.

En Chine continentale, le Shanghai Composite est en baisse de 0,40%, tandis que le CSI 300 a chuté de 0,65%. Hong Kong est en plein recul, compliqué par la détérioration rapide de la situation de Covid-19 et la pondération des poids lourds de la technologie chinoise, le Hang Seng a chuté de 2,50 %.

En Asie régionale, Singapour a baissé de 0,50 % et Taipei de 0,80 %. Jakarta, qui rentre de vacances et dont le poids des matières premières est important, a inversé la tendance et augmenté de 0,80 %, mais Kuala Lumpur est en baisse de 1,20 %. Bangkok est en baisse de 0,90 % et Manille de 0,40 %. Les marchés australiens suivent le sentiment et non les prix des matières premières ce matin, l`ASX 200 et le All ordinaries reculant de 0,85%.

La situation de Zaporizhzhia, bien que les réacteurs soient intacts et que l`incendie se situe en fait à l`extérieur du périmètre, a ouvert un nouveau fil de risque autour du conflit Russie-Ukraine. Elle est susceptible de déstabiliser les marchés européens, ce qui signifie que la spirale baissière observée hier devrait se poursuivre cet après-midi. Les marchés américains, à l`inverse, restent à la merci des flux d`argent rapide qui négocient les gros titres.

Le dollar américain bondit en raison des craintes liées au nucléaire ukrainien

Notamment, le dollar américain n`a pas connu les flux de soulagement observés sur les marchés de l`énergie et des actions au cours de la nuit à New York, les rendements américains conservant leurs gains de la session précédente. La hausse du prix des matières premières augmente la demande pour le dollar américain, tout comme les flux de réfugiés ukrainiens, et devrait continuer à soutenir le billet vert en fin de semaine. L`indice du dollar a progressé de 0,38 % à 72,73 au cours de la nuit, avant de grimper encore de 0,20 % à 97,925 lorsque les nouvelles de Zaporizhzhia ont été publiées ce matin.

En revanche, l`euro a souffert cette nuit, l`EUR/USD perdant 0,50 % à 1,1060 cette nuit, et perdant encore 0,30 % à 1,1030 ce matin. La monnaie unique est désormais coupable par association géographique et les gros titres sur le nucléaire aujourd`hui ne vont pas aider sa cause. Après avoir franchi 1,1100 cette nuit, le prochain niveau important de l`EUR/USD est une ligne de soutien de deux décennies située à 1,0800. L`EUR/USD pourrait encore connaître un rallye de secours si un accord sur le nucléaire iranien est annoncé, mais il aura du mal à regagner 1,1200.

La paire GBP/USD a chuté de 0,45 % à 1,3350 au cours de la nuit, puis s`est repliée à 1,3345 ce matin. Il dispose d`un double support inférieur à 1,3275, dont l`échec signale des pertes plus importantes. À l`instar de l`EUR/USD, il est susceptible d`effectuer des reprises de secours sous l`effet des gros titres. Dans l`ensemble, même si la situation à Zaporizhzhia s`apaise, les devises européennes devraient rester offertes, car un autre facteur de risque est introduit dans le conflit ukrainien.

L`AUD/USD et le NZD/USD ont tous deux augmenté cette nuit et ont poursuivi leur ascension aujourd`hui. J`attendais que ces deux devises bénéficient d`un vent favorable sur les matières premières et il semble que ce moment soit arrivé. Pour faire simple, l`Australie et, dans une moindre mesure, la Nouvelle-Zélande, cultivent, pompent ou extraient du sol tous les produits dont le monde a désespérément besoin à l`heure actuelle, à n`importe quel prix.

La paire USD/JPY s`échange aujourd`hui à 115,45, soit à peu près le milieu de la semaine. Il est plafonné à 115,80 avec un support à 114,75 alors que le yen est ballotté entre les flux de réfugiés domestiques et les sorties de différentiels de rendement. Les monnaies asiatiques sont mitigées, la roupie indienne et le won coréen étant les grands perdants, tandis que la roupie indonésienne et le ringgit malaisien restent stables. Il s`agit probablement d`une manière facile de jouer l`histoire des prix des matières premières en ce moment d`un point de vue asiatique. Les monnaies de la région devraient rester faibles jusqu`à la fin de semaine, les investisseurs se protégeant contre les risques en dollars américains.

Une publication élevée des emplois non agricoles aux États-Unis ce soir ravivera la fièvre des hausses de taux de la Fed, avec de nouvelles hausses de taux. Cela devrait soutenir le dollar américain, ainsi que les flux de couverture du risque du week-end. Personne ne veut être à court de risque pendant le week-end et être long en dollars US est la faà§on la plus facile de jouer ce jeu.

L`action du prix du pétrole devient émotionnelle

Si vous recherchez la volatilité, optez pour les marchés pétroliers. L`action des prix du pétrole a frôlé la folie cette nuit, le Brent passant de 1104,50 $ à 119,70 $, avant de chuter pour terminer en baisse de 3,60 % à 110,40 $ le baril. Le WTI a connu une journée similaire, un rallye agressif et une capitulation pour finir en baisse de 3,0 % à 108,00 $ le baril. Hier, le pétrole s`est redressé en raison des inquiétudes concernant l`Ukraine et l`offre, jusqu`à ce que l`on apprenne l`imminence d`un accord sur le nucléaire iranien, après quoi le troupeau s`est dirigé vers le sud dans un nuage de poussière.

Les prix du pétrole ont grimpé en Asie lorsque les acheteurs physiques ont profité de la baisse des prix et que les nouvelles concernant le réacteur de Zaporizhzhia ont fait la une des journaux, les deux contrats grimpant initialement de plus de 3,0 %. Quelques heures plus tard, les nerfs sont un peu moins à vif et les deux contrats restent élevés. Le Brent et le WTI sont en hausse de 2,0 % à 112,50 $ et 110,00 $ le baril respectivement.

D`un point de vue technique, les indices de force relative (RSI) des deux contrats restent largement surachetés, ce qui signifie que d`autres ventes de secours sont tout à fait possibles. Cela nécessitera probablement une annonce officielle de l`accord avec l`Iran. Je considère qu`il est tout à fait possible que le Brent et le WTI se négocient entre 105 et 120 dollars le baril avant la clôture de New York, c`est ce genre de marché.

L`or reste un opossum dans les phares

L`or continue de se négocier comme un opossum dans les phares, incapable de décider s`il s`agit d`un actif refuge en temps de guerre ou d`un actif grossièrement suracheté et sur le point de corriger. Le résultat net est qu`il continue à courir sur place, bien que non loin des récents sommets. L`or a augmenté de 0,40 % à 1936,00 $ au cours de la nuit, ajoutant encore 0,15 % à 1939,50 $ dans les échanges asiatiques.

L`or reste suracheté sur une base technique, et reste donc vulnérable à ce que les positions longues perdent leurs nerfs et déclenchent une vente corrective agressive, le rallye étant désormais bloqué comme une chaîne logistique russe. L`or semble devoir continuer à se négocier dans une fourchette comprise entre 1920 et 1950 dollars l`once, avec un soutien et une résistance majeurs à 1880 dollars l`once et 1975 dollars l`once respectivement.

L`action du prix de l`argent reste constructive et semble former une formation en fanion haussière. Les niveaux clés sont $24.8500 et $25.6000.

Cette note est proposée et traduite de la version anglaise par la société Oanda à l`aide de DeepL

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