Point des marchés : avertissements de la russie, accord us-ue sur le gnl, pétrole, or, bitcoin

Avertissements de la Russie, accord US/UE sur le GNL, pétrole, or, bitcoin.Par Craig Erlam, analyste de marché senior, Royaume-Uni et EMEA, OANDA.

Les marchés boursiers européens enregistrent des gains modestes en cette fin de semaine, mais restent globalement en consolidation, comme cela a toujours été le cas.

Il semble que nous ayons atteint un point oû¹ le choc initial de l`invasion de l`Ukraine est passé et oû¹ les marchés ont corrigé à un point oû¹ les risques économiques sont considérés comme étant pris en compte. En l`absence de développements significatifs, les marchés d`actions sont relativement stagnants et pourraient le rester jusqu`à ce que des progrès soient réalisés.

La volatilité demeure dans le secteur des matières premières, ce qui contribue aux fluctuations quotidiennes des marchés des actions. La hausse des prix des produits de base signifie une pression supplémentaire sur l`économie mondiale cette année et davantage d`inflation à un moment oû¹ les banques centrales accélèrent déjà leurs plans de resserrement après avoir pris du retard sur la courbe.

L`aplatissement de la courbe des taux signifie que nous parlons à nouveau des risques de récession et de l`éventualité d`inversions qui signalent généralement l`arrivée d`une récession. La Fed est d`avis que l`économie américaine est suffisamment forte pour supporter de multiples hausses de taux cette année, peut-être même des hausses plus importantes si nécessaire, et la courbe semble être à peu près d`accord. Cela pourrait changer si les prix de l`énergie connaissent de nouvelles flambées, ce qui pourrait faire basculer l`économie.

L`évolution de la situation en Ukraine est également suivie de près, des négociations avec la Russie aux sanctions et au risque d`escalade. L`Occident continue de mettre en garde contre le risque que Poutine autorise l`utilisation d`armes biologiques, chimiques ou nucléaires et a prévenu qu`il y aurait une réponse. Il n`y a pas eu de détails sur ce que cela impliquerait, mais l`OTAN a déclaré à plusieurs reprises son opposition à une ingérence directe. Mais même l`OTAN pourrait avoir une ligne rouge.

Il est à craindre que le Kremlin se sente acculé par le fait que l`invasion ne s`est pas déroulée comme prévu et qu`il doive faire face à des sanctions beaucoup plus sévères qu`il ne l`avait anticipé. Alors que d`autres sont en cours d`élaboration et que l`UE se détourne lentement de l`énergie russe, les conséquences de l`invasion seront considérables, à commencer, semble-t-il, par une récession de deux ans et une inflation galopante.

Dans le cadre de la réduction de sa dépendance à l`égard de l`énergie russe, l`UE a annoncé un accord visant à augmenter les importations de GNL américain d`ici la fin de l`année d`au moins 15 milliards de mètres cubes. Cela ne représente qu`une fraction du gaz qu`elle reà§oit de la Russie, mais c`est un pas dans la bonne direction, alors que les négociations se poursuivent avec d`autres producteurs, ce qui lui permettra de remplir ses stocks avant l`hiver prochain et, à terme, de mettre fin à cette relation, ce qui constitue un nouveau coup dur pour le Kremlin.

Le pétrole baisse légèrement mais le marché reste extrêmement tendu

Les prix du pétrole baissent pour la deuxième journée consécutive, car il est devenu évident que l`Union européenne n`est pas prête à se mettre d`accord sur une interdiction des importations de pétrole russe, même si elle souhaite suivre les actions des États-Unis. Si une telle mesure serait dévastatrice pour la Russie, elle le serait également pour les pays européens, car il n`y a pas vraiment d`abondance de pétrole abordable dans le monde. Quelques pays sont particulièrement dépendants de la Russie et auront besoin de temps pour changer cela.

Le marché va cependant rester extrêmement tendu et la perte d`un million de barils par jour de brut en provenance du Kazakhstan via le consortium des pipelines de la mer Caspienne (CPC) n`arrange pas les choses. Le fait que l`UE ne parvienne pas à se mettre d`accord sur une interdiction peut apporter un soulagement temporaire, mais cela ne change rien à la situation actuelle, à savoir une forte demande et une offre en baisse. Et rien n`indique que la situation s`améliore, le reste de l`OPEP étant heureux de fermer les yeux en l`absence de soutien du Kremlin.

L`or se stabilise après la dernière hausse

L`or oscille autour de 1 950 dollars à la fin de la semaine après avoir atteint des sommets de 10 jours jeudi. Les gains de ces deux derniers jours semblent être dus à une aversion modérée pour le risque sur les marchés et à la hausse des prix de l`énergie. En fin de compte, les mouvements ont été relativement faibles par rapport à ce que nous avons vu au cours des deux derniers mois, de sorte qu`il n`est peut-être pas utile d`en tirer trop de conclusions.

Le métal jaune continuera d`être bien soutenu dans un contexte d`inflation galopante et d`incertitude immense. Cela ne signifie pas nécessairement que nous nous dirigeons vers des niveaux record, qui sont actuellement inférieurs d`un peu plus de 5 %. Mais, comme c`est le cas plus généralement en ce moment, le principal catalyseur reste le flux constant de gros titres qui continueront à déterminer la trajectoire du métal jaune.

Le bitcoin porté par une suggestion sur le pétrole et le gaz

Dans le dernier rebondissement de l`espace cryptographique, le législateur russe Pavel Zavalny a déclaré que le pays pourrait envisager d`accepter le paiement du pétrole et du gaz en bitcoins de la part de pays amis. Cette affirmation est à prendre avec des pincettes, et ce pour plusieurs raisons. L`opposition largement connue de la Russie aux cryptomonnaies n`est pas la moindre.

Ajoutez à cela le fait que l`un des principaux marchés d`exportation amis est la Chine, oû¹ le bitcoin est interdit. Je ne peux m`empêcher de penser qu`il s`agit simplement d`un législateur qui tente de paraître calme face à une situation extrêmement indésirable et de mettre en avant la facilité avec laquelle les sanctions peuvent être contournées. En réalité, cette solution n`est pas envisageable dans l`immédiat, voire jamais, et comporte des risques considérables en raison de la volatilité des cryptomonnaies.

Mais c`est une histoire intéressante qui a apparemment permis au bitcoin de remonter vers 45 500 dollars, oû¹ il rencontre à nouveau une résistance. Je ne suis pas sàr qu`éviter les sanctions imposées à la suite d`une invasion horrible qui a tué des milliers d`innocents soit ce que les puristes de la cryptomonnaie avaient en tête. Néanmoins, les cas d`utilisation potentiels sont généralement haussiers pour le prix, comme nous l`avons vu le mois dernier après que des oligarques l`aient utilisé à des fins similaires.

Cette note est proposée et traduite de la version anglaise par la société Oanda à l`aide de DeepL

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