Les marchés boursiers européens ont terminé la séance de vendredi en territoire négatif, influencés par un rapport sur l'emploi aux États-Unis qui a confirmé un ralentissement de l'économie américaine.

En fin de séance, une information de Bloomberg a suscité un léger regain d'optimisme.
Selon cette source, la Russie serait ouverte à discuter d'une trêve temporaire en Ukraine, à condition que des progrès soient réalisés vers un accord de paix définitif.
Cette annonce a permis une brève réduction des pertes sur les marchés.
À la clôture, le CAC 40 a enregistré une baisse de 0,94%, s'établissant à 8120 points, plombé par un décrochage du secteur du luxe, avec des baisses de 3,9% pour Kering, 2,8% pour LVMH et 2,5% pour Hermès.
Malgré cette baisse, l'indice parisien affiche une stabilité en variation hebdomadaire de 0,1%.
En revanche, le DAX 40 a affiché une performance hebdomadaire positive de 2,2%, malgré une chute aujourd'hui.
Du côté des valeurs, les développements en Allemagne ont principalement bénéficié aux secteurs de la défense et de la construction.
Thales a enregistré la plus forte hausse du CAC 40, tandis que Bouygues et Saint-Gobain ont également connu une bonne semaine.
En revanche, les valeurs du luxe ont subi les plus fortes baisses, pénalisées par l'instauration de nouvelles taxes douanières et une baisse inattendue des importations en Chine en février.
Vivendi a vu son action progresser de 3,91% à 2,953 euros, suite à la publication de ses résultats annuels 2024, les premiers depuis la réorganisation du groupe en décembre dernier.
Malgré une perte nette de 6 milliards d'euros, contre un bénéfice de 405 millions d'euros l'année précédente, le marché a réagi positivement à la publication.
BioMérieux a également enregistré une hausse de 0,70% à 115,30 euros, après avoir annoncé des résultats annuels supérieurs aux attentes.
Le spécialiste du diagnostic in vitro a vu son résultat net augmenter de 20,9% à 432 millions d'euros, dépassant ainsi les prévisions du marché.
Du côté des chiffres macroéconomiques, l'Insee a rapporté que le déficit commercial de la France est resté stable à 5,6 milliards d'euros en janvier 2025, avec des exportations et des importations qui se maintiennent à 50,7 milliards et 56,3 milliards d'euros respectivement.
En Allemagne, les commandes à l'industrie ont chuté de 7% en janvier, bien au-delà des prévisions d'une baisse de 2,4%.
Ce recul fait suite à une augmentation de 6,9% en décembre, soulignant une volatilité inquiétante dans le secteur industriel.
Perspectives pour la semaine à venir
Les investisseurs se tourneront vers plusieurs indicateurs économiques cruciaux la semaine prochaine.
Aux États-Unis, les chiffres de l'inflation, l'inflation à la production, les offres d'emploi JOLTS et l'indice du sentiment de consommation du Michigan seront scrutés de près pour évaluer la santé de l'économie américaine.
Au Royaume-Uni, les publications attendues incluent la croissance du PIB de janvier, la production industrielle et la balance commerciale.
L'Allemagne publiera également sa balance commerciale et ses données sur la production industrielle.
Au Canada, la décision sur les taux d'intérêt sera au centre de l'attention, tandis qu'en Chine, des données sur l'IPC, l'IPP, les nouveaux prêts en yuan, la masse monétaire et les ventes de voitures seront publiées.
D'autres chiffres d'inflation sont également attendus en Inde, au Brésil, en Russie et en Pologne, tandis que des données sur la production industrielle seront publiées pour la Turquie, le Brésil, l'Inde et la zone euro.
Enfin, l'Australie publiera des indicateurs de confiance des entreprises et des consommateurs.
Ces données économiques devraient alimenter les discussions sur les perspectives de croissance mondiale et les politiques monétaires à venir.
La séane du jour à Wall street
Les actions américaines ont continué à se replier vendredi, l'incertitude de la politique commerciale s'ajoutant aux craintes d'une faible croissance, tandis que les investisseurs se sont montrés plus sceptiques quant à l'avenir des rendements de l'indice des prix à la consommation.
Le président Trump a reporté les droits de douane sur les produits canadiens et mexicains dans le cadre de l'USMCA, mais a promis des prélèvements plus agressifs à l'avenir, ce qui a rendu l'imprévisibilité nécessaire pour réduire la demande d'actifs plus risqués.
Outre les promesses de réduction des dépenses publiques, les mesures ont aggravé les craintes de contraction économique à la suite d'un rapport mitigé sur l'emploi.
Le S&P 500 et le Nasdaq 100 plongent à leur plus bas niveau depuis 6 mois
Au moment de la clôture des marchés en Europe, le Dow Jones perdait environ 0,80% à 42238 points alors que le S&P 500 et le Nasdaq 100 chutait de plus de 1 % chacun pour atteindre leur plus bas niveau depuis la mi-septembre.
Dans le secteur des cryptomonnaies, les actions ont réagi positivement à l'annonce par l'ancien président Donald Trump de la création d'une "réserve stratégique de bitcoins".
Cette initiative est perçue comme un soutien significatif à l'industrie des cryptomonnaies, qui a joué un rôle important dans le financement de sa dernière campagne présidentielle.
Les valeurs associées aux cryptomonnaies ont ainsi enregistré des hausses, avec Coinbase en hausse de 2,70%, Robinhood grimpant de 0,03% et Riot Platforms prenant 2,83%.
Parmi les entreprises, Amazon, Meta, Tesla et Microsoft ont perdu plus de 3 %.
Par ailleurs, Costco a chuté de 7 % après la publication de ses résultats, tandis que Broadcom a surperformé avec un gain de 3 % grâce à ses prévisions optimistes.
Walgreens Boots Alliance a vu son action s'envoler de 7,46% après l'annonce d'un accord de retrait de cote, avec la société d'investissement Sycamore Partners prête à débourser environ 10 milliards de dollars pour racheter les actions de l'entreprise.
En revanche, Hewlett Packard Enterprise a connu une chute de 15,12% après avoir annoncé un plan de licenciement touchant environ 2 500 emplois, accompagné de prévisions de revenus inférieures aux attentes.
Intuitive Machines a également dévissé de 20,25% suite à des nouvelles décevantes concernant sa sonde lunaire, qui n'a pas aluni comme prévu.
À l'inverse, Gap a bondi de 13,09% après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes pour le quatrième trimestre de son exercice décalé.
Dans l'actualité économique, le rapport du ministère du Travail a révélé que les États-Unis ont créé 151 000 emplois en février, un chiffre supérieur à celui de janvier (125 000, chiffre révisé à la baisse), mais en deçà des prévisions des analystes qui anticipaient environ 170 000 créations.
Le taux de chômage a légèrement augmenté, atteignant 4,1%, contre 4% en janvier.
Ces chiffres de l'emploi sont publiés dans un contexte où plusieurs indicateurs récents suggèrent que l'économie américaine, qui semblait encore florissante à la fin de l'année 2024, pourrait commencer à montrer des signes de faiblesse.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a été marqué par des hausses de taxes sur les importations et une réduction drastique des dépenses fédérales.
Cependant, Trump a récemment fait marche arrière sur certaines de ses mesures tarifaires, notamment celles de 25% imposées au Canada et au Mexique, ce qui a conduit Ottawa à suspendre certaines mesures de représailles.
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