Les Bourses européennes ont clôturé en légère baisse mercredi, impactées par la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et l'attente de la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) prévue dans la soirée.

La guerre entre l'Iran et Israël, qui entre dans sa sixième journée d'affrontements, continue de peser sur le moral des investisseurs.
Malgré les appels répétés de la communauté internationale à une désescalade, les hostilités persistent.
Le président américain Donald Trump a laissé entendre mercredi qu'une intervention militaire des États-Unis aux côtés d'Israël pourrait être envisagée, après avoir appelé mardi à une "capitulation sans condition" de Téhéran.
En réponse, l'ayatollah Ali Khamenei a menacé Washington de conséquences "irréparables" en cas d'offensive américaine, alimentant ainsi les craintes d'une escalade du conflit.
Ces incertitudes géopolitiques découragent la prise de risque sur les marchés, déjà affectés par la politique douanière de l'administration Trump.
Les investisseurs restent préoccupés par les progrès limités vers des accords commerciaux entre Washington et ses partenaires, alors que la date butoir du 8 juillet approche.
Les droits de douane sont également au centre des préoccupations des investisseurs, alors qu'ils attendent la décision de la Fed, qui devrait probablement maintenir sa politique monétaire actuelle.
La conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell, sera particulièrement scrutée pour des indications sur les perspectives de croissance et d'inflation.
Les mises à jour des projections économiques de la Fed pourraient révéler des anticipations de ralentissement de la croissance et d'augmentation de l'inflation, un scénario déjà redouté et exacerbé par les tensions au Moyen-Orient, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement en pétrole.
Sur le plan boursier, le CAC 40 a perdu 0,36% pour terminer à 7656 points, tandis que le Dax à Francfort a reculé de 0,39%.
À Londres, le FTSE 100 a été l'exception parmi les principales Bourses, enregistrant une légère hausse de 0,11%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini en baisse de 0,35%, le FTSEurofirst 300 de 0,42% et le Stoxx 600 de 0,34%.
Concernant les valeurs individuelles, AstraZeneca et GSK ont subi des pertes respectives de 1,07% et 2% après les avertissements de Trump sur de nouveaux droits de douane dans le secteur pharmaceutique.
En revanche, Pierre & Vacances a connu une forte hausse de 11,76%, le groupe touristique ayant annoncé le lancement d'une revue stratégique qui pourrait entraîner des évolutions actionnariales.
Airbus a également enregistré une progression de 1,39% après avoir annoncé son intention d'être plus généreux envers ses actionnaires.
L'avionneur a confirmé ses perspectives financières pour 2025 et a relevé la borne haute de sa fourchette de distribution de dividendes, visant désormais un taux compris entre 30 et 50%, contre 30 à 40% auparavant.
À l'opposé, Teleperformance a plongé de 13,61% après la publication de ses prévisions pour 2026-2028.
Le gestionnaire de centres d'appels, qui mise sur l'intelligence artificielle, prévoit un retour à une croissance organique de son chiffre d'affaires d'environ 4 à 6% d'ici 2028, avec une marge d'exploitation ajustée récurrente d'environ 15,5%.
Cependant, les analystes, notamment ceux d'AlphaValue, attendaient de meilleures perspectives de croissance, entraînant ainsi une sanction boursière sévère, la plus importante depuis mars 2024.
Enfin, Dassault Aviation a annoncé la signature d'un accord avec Reliance Infrastructure Ltd, une filiale de Reliance Aerostructure Limited, pour la fabrication en Inde de Falcon 2000 LXS destinés au marché mondial, marquant une étape significative dans l'expansion de ses activités à l'international.
Dans l'actualité économique, les chiffres macroéconomiques publiés aujourd'hui révèlent une baisse des taux d'inflation dans la zone euro et l'Union européenne pour mai 2025.
Selon Eurostat, le taux d'inflation annuel de la zone euro s'est établi à 1,9%, en baisse par rapport à 2,2% en avril, et à 2,6% un an auparavant.
Pour l'Union européenne, l'inflation annuelle a atteint 2,2% en mai, contre 2,4% en avril et 2,7% un an plus tôt.
Au Royaume-Uni, l'inflation a également montré des signes de ralentissement, s'établissant à 3,4% en mai, contre 3,5% en avril, bien que les prévisions l'anticipaient à 3,3%.
L'indice des prix à la consommation, hors énergie, alimentation, alcool et tabac, a augmenté de 3,5% sur les 12 mois se terminant en mai, en baisse par rapport à 3,8% en avril.
Cette diminution de l'inflation est principalement attribuée à un ralentissement dans le secteur des transports.
La séance du jour à Wall street
Les marchés boursiers américains affichent une tendance à la hausse quelques heures avant l'annonce tant attendue de la Réserve fédérale.
Au moment de la clôture des marchés en Europe, le Dow Jones a progressé de 0,65 % pour atteindre 42 489 points, tandis que le Nasdaq a gagné 0,55 %, s'établissant à 19 632 points.
Cette dynamique positive se déroule dans un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient, notamment entre Israël et l'Iran.
Dans ce climat d'incertitude, l'ancien président Donald Trump a appelé à une reddition sans condition de l'Iran, affirmant que les États-Unis avaient pris possession de l'espace aérien iranien.
En réponse, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a déclaré lors d'une intervention télévisée que son pays "résistera avec vigueur à une guerre imposée, tout comme il résistera avec vigueur à une paix imposée".
Ces déclarations exacerbent les inquiétudes concernant la stabilité régionale.
Du côté des valeurs, Chemours, le chimiste issu de la scission de Dupont, a vu son action augmenter de 1,96 %, atteignant 10,95 dollars.
L'entreprise a mis à jour ses prévisions pour le deuxième trimestre 2025, anticipant une hausse séquentielle de son chiffre d'affaires net d'environ 25 % pour son activité Solutions thermiques et spécialisées, contre une prévision précédente de 20 %.
Cette révision est attribuée à une forte demande pour ses produits réfrigérants Opteon.
Abbvie a également annoncé des résultats positifs d'une étude de phase 3 sur l'Atogepant, un traitement destiné aux patients adultes souffrant de migraines fréquentes.
L'étude a démontré que l'Atogepant présentait moins d'arrêts de traitement dus à des événements indésirables par rapport à la dose maximale tolérée de Topiramate, atteignant ainsi son critère principal d'évaluation.
General Mills a révélé son intention de supprimer les colorants certifiés de toutes ses céréales américaines et de tous les aliments destinés aux écoles primaires et secondaires d'ici l'été 2026.
L'entreprise s'efforcera également d'éliminer ces colorants de l'ensemble de son portefeuille de vente au détail aux États-Unis d'ici la fin de 2027.
Bien que ce changement concerne une petite partie de son portefeuille scolaire, la quasi-totalité de ses produits sont déjà fabriqués sans colorants certifiés.
Hasbro, le fabricant de jeux de société, a annoncé une réduction de 3 % de ses effectifs dans le cadre d'un plan de réduction des coûts, ce qui a entraîné une hausse de plus de 2 % de son action en avant-Bourse.
Cette décision intervient alors que les droits de douane américains sur les jouets en provenance de Chine augmentent, mettant la pression sur les marges de l'entreprise.
Sur le plan économique, les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis se sont élevées à 245 000 la semaine dernière, légèrement inférieures aux attentes de 246 000, après un chiffre de 250 000 la semaine précédente.
En ce qui concerne le secteur de la construction, 1,393 million de permis de construire ont été enregistrés en mai, en dessous du consensus qui visait 1,420 million, après 1,422 million en avril.
De plus, 1,256 million de mises en chantier ont été recensées le mois dernier, alors que les prévisions étaient de 1,350 million, après 1,392 million en avril.
Les stocks hebdomadaires de pétrole ont connu une baisse significative de 11,473 millions de barils la semaine dernière, un repli bien plus important que les 2,300 millions anticipés par les analystes.
En revanche, les stocks d'essence ont augmenté de 0,209 million de barils, après une hausse de 1,504 million la semaine précédente.
Les stocks de produits distillés, incluant le fioul domestique, ont également diminué, passant de 1,246 million à 0,514 million.
Ces développements économiques et d'entreprise, couplés aux tensions géopolitiques, continuent de façonner le paysage financier américain, alors que les investisseurs attendent avec impatience les décisions de la Réserve fédérale.
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