Les Bourses européennes ont terminé en baisse jeudi, alors que les tensions croissantes autour du programme nucléaire iranien et les inquiétudes concernant la fragilité de la trêve commerciale entre Washington et Pékin ont incité les investisseurs à se tourner vers des valeurs refuges.

L'aversion au risque a pesé sur les marchés, poussant les acteurs financiers à privilégier des actifs tels que les obligations, le franc suisse et l'or, dans un contexte de tensions géopolitiques accrues au Proche-Orient.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a rapporté que l'Iran ne respectait pas ses obligations en matière de non-prolifération nucléaire.
En réponse, Téhéran a annoncé le lancement d'un nouveau site d'enrichissement d'uranium, alimentant les doutes sur la prochaine série de discussions entre les responsables américains et iraniens, prévue dimanche à Oman.
Donald Trump a menacé à plusieurs reprises de bombarder l'Iran si les négociations échouaient, tandis que le ministre iranien de la Défense, Aziz Nasirzadeh, a averti que Téhéran frapperait des bases américaines au Proche-Orient en cas d'échec des discussions et d'une éventuelle attaque de Washington.
Pour illustrer la montée des tensions, l'administration américaine a commencé à préparer une évacuation partielle de son ambassade en Irak et a autorisé les familles du personnel militaire américain déployé au Proche-Orient à quitter la région en raison de risques sécuritaires accrus.
En parallèle, les inquiétudes persistent concernant la politique commerciale des États-Unis.
L'annonce d'un accord-cadre avec la Chine n'a pas réussi à rassurer les investisseurs, alors que la date butoir du 8 juillet pour finaliser les négociations avec les partenaires de Washington approche.
Trump a également annoncé son intention d'envoyer, dans les deux semaines à venir, des lettres à plus de 150 pays pour leur notifier l'imposition de droits de douane unilatéraux si aucun accord n'est trouvé.
Sur le plan économique, les États-Unis ont publié des données sur l'inflation des producteurs, qui a augmenté moins que prévu en mai, ce qui a légèrement amélioré l'ambiance sur les marchés, sans toutefois inverser la tendance à la baisse.
Le nombre d'inscriptions au chômage est resté stable à 248 000 lors de la semaine se terminant le 7 juin, alors que les économistes anticipaient une baisse à 240 000.
La Bourse de Paris termine en légère baisse : Air France-KLM et Kering s'enfoncent
À la clôture des marchés européens, le CAC 40 a perdu 0,14% à 7 765 points, le Dax de Francfort a reculé de 0,71%, tandis que le FTSE 100 de Londres, soutenu par les valeurs liées à l'énergie, a enregistré une légère hausse de 0,23%.
L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,58%, le FTSEurofirst 300 0,28% et le Stoxx 600 0,31%.
Dans le secteur des valeurs, Air France-KLM a subi une chute de 7,25% à 8,65 euros, en raison d'un accident tragique impliquant un Boeing 787 Dreamliner d'Air India, qui s'est écrasé dans le nord-ouest de l'Inde avec 242 personnes à bord.
À l'inverse, Clariane a enregistré la meilleure performance du SBF 120, avec un gain de 15,38% à 4,62 euros, suite à l'annonce d'une cession qui permettra à la société de finaliser son plan de renforcement de sa structure financière six mois plus tôt que prévu.
Cette cession, réalisée avec Crédit Agricole Santé & Territoires, concerne le réseau Petits-fils pour un montant de 345 millions d'euros.
Le groupe de luxe Kering a connu une baisse de -3,1% pour la deuxième séance consécutive.
François-Henri Pinault, le PDG, envisagerait de séparer les fonctions de président et de directeur général, selon le magazine Challenges.
Il resterait président, tandis que le cabinet Jouve a été mandaté pour trouver un nouveau directeur général.
Deux candidats internes, Francesca Bellettini et Jean-Marc Duplaix, actuellement directeurs généraux adjoints, ont été identifiés.
A l'inverse, TotalEnergies a progressé de 2,22% à 54,74 euros, dominant l'indice CAC 40, soutenu par une forte hausse des prix du pétrole.
Le groupe pétrolier a également annoncé un partenariat avec Mistral AI pour accélérer l'innovation en intelligence artificielle, visant à soutenir sa stratégie multi-énergies, notamment dans le domaine des énergies bas carbone.
Concernant les recommandations d'analystes, Kepler Cheuvreux a dégradé son opinion sur Eramet, passant de « achat » à « neutre », tandis qu'AlphaValue/Baader a relevé son conseil sur Clariane de « vendre » à « alléger ».
Au Royaume-Uni, les investisseurs ont pris connaissance d'une contraction de 0,3% de l'économie britannique en avril, la plus forte depuis octobre 2023, en raison des effets des droits de douane américains.
La séance du jour à Wall street
Enfin, à la clôture des marchés européens, le Dow Jones a reculé de 0,10%, après avoir ouvert dans le rouge en raison des tensions au Proche-Orient.
Le Standard & Poor's 500 a légèrement progressé de 0,15%, tandis que le Nasdaq Composite a enregistré une hausse modeste de 0,05%.
Les investisseurs ont intégré le rebond moins important que prévu des prix à la production aux États-Unis, ce qui a contribué à une atmosphère mitigée sur les marchés.
Dans le secteur aéronautique, Boeing a connu une chute de 5% après l'accident tragique d'un Boeing 787-8 Dreamliner d'Air India, qui s'est écrasé peu après son décollage à proximité de l'aéroport d'Ahmedabad, en Inde.
Cet incident a suscité des inquiétudes quant à la sécurité des avions de la compagnie et a eu un impact négatif sur l'ensemble du secteur aérien.
À l'inverse, l'éditeur de logiciels Oracle a connu une forte hausse de 13,8% après avoir publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, tant en termes de chiffre d'affaires que de résultat net.
Oracle a également annoncé une prévision de croissance d'au moins 70% de ses ventes d'infrastructures cloud pour l'exercice à venir, ce qui a renforcé la confiance des investisseurs dans la solidité de l'entreprise.
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