Le risque d'une intervention militaire américaine dans le conflit entre l'Iran et Israël, exacerbé par les déclarations ambiguës de Donald Trump, a dissuadé les investisseurs d'acheter en Bourse ce jeudi, d'autant plus que Wall Street était fermé.

Parallèlement, la Réserve fédérale américaine a averti d'une possible remontée de l'inflation en raison des tarifs douaniers.
En revanche, en Suisse et en Norvège, la baisse des prix a conduit les banques centrales à réduire leurs taux d'intérêt.
La Bourse de Paris en Recul Face aux Tensions Géopolitiques
La Bourse de Paris a terminé en forte baisse jeudi, alors que les investisseurs s'inquiètent de la possibilité d'une escalade militaire entre les États-Unis et l'Iran, en soutien à Israël.
Au septième jour du conflit, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé plusieurs sites stratégiques en Iran, dont un réacteur nucléaire inachevé à Arak et un site de développement d'armes nucléaires à Natanz.
Ces actions ont ravivé les craintes concernant le programme nucléaire iranien, que Téhéran continue de nier.
Le président américain Donald Trump, un allié clé d'Israël, n'a pas écarté la possibilité d'une intervention militaire des États-Unis pour contrer les ambitions nucléaires de l'Iran.
Lors d'une déclaration mercredi, Trump a indiqué que Téhéran avait pris contact avec Washington pour négocier, mais a précisé que sa patience était "déjà à bout".
Cette incertitude géopolitique a pesé sur le moral des investisseurs.
À la clôture, l'indice CAC 40 a enregistré une perte de 1,34%, s'établissant à 7553 points, soit une baisse de 102,67 points.
La veille, l'indice avait déjà connu un repli de 0,36%, témoignant d'une tendance baissière persistante.
Dans un contexte de tensions, certaines valeurs ont néanmoins tiré leur épingle du jeu.
TotalEnergies, soutenue par la hausse des prix du pétrole, a vu son action progresser de 2,1%.
En revanche, l'action Eutelsat a connu une forte hausse de 14,52%, atteignant 2,84 euros, après l'annonce d'un contrat significatif avec le ministère français des Armées.
Cette nouvelle a conduit le bureau d'études Oddo BHF à relever son opinion sur le titre, passant de "Sous-performance" à "Neutre", avec un objectif de cours révisé de 2 euros à 2,60 euros.
Eutelsat a ainsi gagné 25% depuis le début de l'année, le contexte géopolitique soulignant l'importance stratégique du secteur des satellites.
À l'inverse, l'action de TP (anciennement Teleperformance) a chuté de 4,06% à 78,54 euros, après une journée investisseurs à New York où le nouveau plan stratégique "Future Forward" a été jugé trop vague.
Les analystes de TP Icap Midcap ont dégradé leur recommandation sur le titre à "Conserver", soulignant l'absence de perspectives de croissance claires au-delà de 2028.
Dans d'autres nouvelles d'entreprises, Veolia a annoncé l'inauguration d'un des plus grands sites de traitement des PFAS aux États-Unis, capable de traiter jusqu'à 120 millions de litres d'eau par jour.
Ce site est le plus important dans le Nord-Est du pays et répond à des réglementations strictes concernant les substances perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles.
Par ailleurs, le Groupe ADP a signé un accord de partenariat stratégique avec Verso Energy pour collaborer au développement de la filière française de carburants de synthèse durables pour l'aviation (e-SAF), une initiative qui s'inscrit dans une démarche de transition énergétique.
Sur le plan macroéconomique, la Banque centrale de Norvège a surpris les marchés en réduisant son principal taux directeur de 25 points de base, le portant à 4,25%.
Il s'agit de la première baisse des coûts d'emprunt en cinq ans, la Norges Bank indiquant que les perspectives économiques demeurent incertaines, mais qu'une nouvelle réduction pourrait être envisagée en 2025 si la situation économique évolue comme prévu.
De son côté, la Banque nationale suisse (BNS) a également abaissé son taux directeur de 25 points de base, le faisant passer à 0%.
Cette décision, anticipée par les économistes, vise à contrer la diminution de la pression inflationniste observée ces derniers mois.
Le changement de taux entrera en vigueur le 20 juin 2025.
Enfin, la Banque d'Angleterre a décidé de maintenir son principal taux directeur à 4,25%, après l'avoir abaissé d'un quart de point lors de sa dernière réunion en mai.
Le comité de politique monétaire a voté par 6 voix contre 3 en faveur de ce statu quo, soulignant une approche prudente face aux incertitudes économiques.
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