
Les marchés pétroliers renouent avec la hausse après deux semaines de repli, portés par un enchaînement d'événements géopolitiques et économiques majeurs. Alors que les prix du brut étaient récemment sous pression en raison de craintes sur la croissance mondiale et de tensions commerciales sino-américaines persistantes, une série de signaux positifs a redonné de l'élan à l'or noir. Un entretien jugé constructif entre Donald Trump et Xi Jinping, un rapport sur l'emploi américain plus solide que prévu, et des perturbations temporaires de l'offre, notamment au Canada, ont conjugué leurs effets pour renverser la tendance.
Dans ce contexte, les cours du brut américain (WTI) et du Brent ont bondi respectivement de 1,80 % et 1,50 % sur la journée de vendredi, effaçant les pertes antérieures. Mais derrière ces hausses se dessine une dynamique complexe, mêlant espoirs diplomatiques, enjeux économiques et aléas de production.
Détente sino-américaine : une respiration pour les marchés
La reprise du dialogue entre Washington et Pékin constitue l'un des catalyseurs majeurs du rebond pétrolier. Après des mois de crispation commerciale, un appel téléphonique entre Donald Trump et Xi Jinping a marqué un tournant. Le président chinois a exprimé sa volonté de « redresser la trajectoire » des relations bilatérales, tandis que Donald Trump a qualifié la conversation d'« extrêmement positive », annonçant des pourparlers à venir.
Ce climat apaisé a particulièrement rassuré les investisseurs. La Chine étant le premier importateur mondial de pétrole, toute amélioration de ses perspectives économiques pèse directement sur la demande mondiale. La perspective d'une reprise des négociations commerciales et d'une levée partielle des barrières douanières a permis d'anticiper un regain de consommation énergétique, stimulant mécaniquement les cours du brut.
Au-delà des enjeux commerciaux, les discussions ont également abordé le thème stratégique des terres rares, Donald Trump ayant affirmé qu'« il ne devrait plus y avoir de questions à l'avenir » sur ce sujet. Ce message d'ouverture a été renforcé par une invitation mutuelle entre les deux chefs d'État, symbolisant une volonté de coopération.
Dynamique économique américaine : l'emploi redonne de l'oxygène
Autre facteur ayant soutenu les prix du pétrole : la publication d'un rapport sur l'emploi américain meilleur qu'anticipé. En dissipant les craintes d'un ralentissement économique brutal aux États-Unis, ce signal a renforcé les anticipations de demande intérieure robuste pour les mois à venir.
L'amélioration de l'emploi agit ici comme un levier de confiance pour les marchés énergétiques. Plus l'activité économique est dynamique, plus la consommation d'énergie – et donc de pétrole – tend à progresser. Cette perspective d'une demande américaine soutenue, alliée à une détente commerciale mondiale, a suffi à inverser la tendance baissière observée ces dernières semaines sur les marchés pétroliers.
Chocs d'offre : entre perturbations canadiennes et stratégie saoudienne
Parallèlement à ces éléments de demande, des facteurs d'offre ont également joué un rôle central dans le rebond des cours.
Au Canada, les vastes incendies de forêt ont entraîné une réduction temporaire de la production pétrolière d'environ 7 %. Bien que les récentes pluies aient contribué à contenir les flammes, les perturbations engendrées ont contribué à tendre le marché à court terme, en réduisant l'offre disponible sur le continent nord-américain.
Dans un autre registre, l'Arabie saoudite – chef de file de l'OPEP+ – a exprimé son intention de pousser les pays producteurs à augmenter leur production dès août. L'objectif affiché : anticiper une hausse saisonnière de la demande liée aux mois d'été. Le royaume propose une hausse d'au moins 411 000 barils par jour, potentiellement reconduite en septembre. Cette annonce, loin de peser à la baisse sur les prix comme on pourrait s'y attendre, a au contraire été interprétée comme un signe de confiance dans la solidité de la demande à venir.
Matières premières sous influence du dollar : or en retrait
Si le pétrole a profité de cette conjoncture favorable, l'or a évolué à contre-courant. La montée du billet vert, soutenue par des données économiques américaines solides, a mécaniquement pesé sur les métaux précieux libellés en dollars.
L'or au comptant a reculé de 0,70 % à 3 329 dollars l'once, tandis que les contrats à terme sur l'or américain ont perdu 0,60 %, atteignant 3 330 dollars l'once. Ce repli, en parallèle de la hausse du pétrole, illustre la rotation des flux d'investissement vers des actifs jugés plus cycliques ou à plus fort rendement dans un contexte de reprise économique anticipée.
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