Matières premières : le pétrole recule avant la réunion de l'opep+

Les marchés pétroliers ont affiché une baisse notable vendredi, influencés par les anticipations autour de la réunion imminente de l'Opep+, au cours de laquelle les membres devraient prolonger les réductions de l'offre jusqu'en 2025 et revoir les réductions volontaires de 2,2 millions de barils par jour.

Le marché pétrolier a récemment été mis sous pression par les inquiétudes concernant la hausse prolongée des coûts d'emprunt, qui pourrait ralentir la croissance économique et réduire la demande de pétrole.

Le pétrole recule avant le week-end et un meeting de l'Opep+

Le baril de Brent, pour livraison en juillet, a clôturé à 81,60 dollars, marquant une baisse de 0,30%, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a terminé à près de 77 dollars, en recul d'environ 1,20%.

Cette rétraction s'explique en grande partie par la prudence des investisseurs avant la visioconférence de l'Opep+ prévue ce dimanche.

Cette rencontre, rassemblant les douze membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés, est cruciale pour décider de la prolongation des réductions de production.

Les observateurs du marché s'attendent à une extension des coupes actuelles, possiblement jusqu'à la fin de l'année, afin de stabiliser les prix.

La situation économique en Chine, principal consommateur de pétrole, ajoute une pression supplémentaire sur les prix.

Les récentes données montrent une contraction de l'activité manufacturière en mai, signalant une reprise économique moins vigoureuse que prévu post-Covid.

Cette faiblesse de la demande chinoise est un facteur déterminant pour les marchés pétroliers, exacerbant les inquiétudes des investisseurs.

Aux États-Unis, l'inflation, mesurée par l'indice PCE, s'est maintenue à 2,7%, bien au-dessus de l'objectif de 2% de la Réserve fédérale.

Ce maintien des taux d'intérêt à un niveau élevé pourrait freiner la croissance économique et, par conséquent, la demande énergétique, pesant ainsi sur les prix du pétrole.

Plusieurs responsables de la Réserve fédérale ont indiqué qu'il fallait plus de temps pour s'assurer que l'inflation ralentissait avant d'envisager des réductions de taux.

Par ailleurs, les données récentes de l'EIA ont montré que les stocks de brut américains ont baissé de 4,2 millions de barils la semaine dernière, dépassant les attentes d'une baisse de 1,9 million de barils.

Cependant, les stocks d'essence américains ont augmenté de 2 millions de barils, malgré les prévisions d'une baisse de 400 000 barils, ce qui indique une faible demande à l'approche du week-end du Memorial Day.

La prudence des investisseurs avant le week-end se reflète dans leurs positions sur le marché.

Le risque associé à des positions longues, favorisées par l'anticipation d'une hausse des prix, a conduit à des ventes avant la fermeture des marchés, amplifiant la baisse des cours.

Ces dynamiques soulignent la complexité du marché pétrolier actuel, où les décisions de production de l'Opep+, les indicateurs économiques mondiaux et les politiques monétaires des grandes économies jouent un rôle crucial.

Les investisseurs restent attentifs aux résultats de la réunion de l'Opep+ et aux développements économiques en Chine et aux États-Unis, qui continueront de façonner les tendances du marché à court terme.