
Après avoir menacé de mettre 50 % de droits de douane sur les produits européens dès le 1er juin, le président américain a fini par accorder un report au 9 juillet suite à l'appel ce dimanche d'Ursula von der Leyen, présidente de la commission européenne. Alors qu'Européens et Américains sont en phase de négociation, les discussions ne mènent-elles vraiment nulle part depuis deux mois comme l'affirme Donald Trump ? Comment les Européens peuvent-ils riposter ?
C'était le sujet de notre conversation du lundi avec David Jacquot dans Ecorama.
Tout d'abord je ne pense qu'il faille à chaque fois commenter les sorties trumpiennes qui font partie de sa manière de négocier et il faut savoir se distancier du bruit et du climat de pression qu'il va créer à chaque fois volontairement, pour mieux analyser.
Ensuite, dans une négociation il faut comprendre l'autre partie et ses préoccupations pour tenter d'y répondre d'une manière optimale pour le camp que l'on représente. Ici Trump a besoin de faire migrer sa fiscalité des revenus au sens large vers les produits et il ne peut pas le faire via la TVA qui n'existe pas sous la même forme que chez nous en France. Les droits de douane sont pour lui le meilleur outil à sa disposition et le plus rapidement utilisable car c'est un « pouvoir présidentiel ». Il y aura donc droits de douane que nous le voulions ou non.
La Chine d'ailleurs a accepté 30 % de droits pour ses produits contre seulement 10 % pour les produits américains… pas franchement une « victoire », mais ici le débat ne doit pas être posé en ces termes et les Chinois qui sont malins comme des singes l'ont parfaitement compris.
Il faut négocier d'autres contreparties. On peut ne pas être sur la réciprocité sur les droits de douane, si les Etats-Unis par exemple nous fournissent du GNL moins cher et dont nous avons terriblement besoin.
Le problème c'est que du côté de la grosse Commission de Bruxelles, les droits de douane sont la seule recette fiscale propre de l'Union Européenne ! Moins de droits de douane à l'égard des Etats-Unis c'est moins de budget pour Bruxelles et la nécessité de négocier une rallonge avec les Etats membres… ce qui rallonge les temps de négociations ce qui agace Trump évidemment en plus de la mauvaise foi de von der Leyen qui aimerait préserver son budget.
Pour le reste je vous laisse regarder la vidéo et celle du JT du grenier si vous êtes passé à côté.
JT du Grenier sur le mur du refinancement américain.
Charles SANNAT
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