
Je vous disais hier qu'il fallait que nos dirigeants cessent de casser et détruire ce qui fonctionne et réparent ce qui ne marche plus… Simple.
Simple, mais ils font l'inverse avec une constance tout de même surprenante.
Il faut dire qu'ils sont soumis à l'influence des lobbys sur des sujets si vastes, si nombreux, que bien souvent nos députés, aussi sympathiques soient-ils ne comprennent pas la moitié des enjeux, des conséquences, ou des frottements qui seront induits par des lois qui arrangent certains qui tiennent la plume des amendements, au détriment de ceux qui n'ont pas les moyens de payer des cabinets de conseil pour faire ce travail.
C'est exactement ce qu'il s'est passé avec cette histoire du régime des auto-entrepreneurs.
Ils voulaient assujettir à la TVA tous les auto-entrepreneurs au-delà de 25000 euros de chiffre d'affaires.
Tollé général.
Alors, face à la grogne ils ont finalement revu la copie pour le moment car comme pour les ZFE sur lesquelles le président Macron veut revenir alors que personne n'en veut, nous n'avons au mieux droit qu'à des reculs tactiques de faible durée.
Dértuire ce qui marche et ne pas réparer ce qui ne fonctionne plus… ils sont passés maître dans ce délire destructeur généralisé et cela doit être dit. Montré. Eclairé. Pointé du doigt et bien évidemment dénoncé avec force.
Suppression du seuil supprimé ou tenter de réparer ce qu'ils venaient de détruire
Comme le dit BFM TV ("Face à la gronde des auto-entrepreneurs, les députés abrogent à l'unanimité cette réforme de la TVA qui devait rapporter 800 millions d'euros") « les députés ont supprimé lundi soir à l'unanimité le texte prévoyant d'abaisser le seuil d'exemption de TVA pour les auto-entrepreneurs. »
C'est le député Ensemble pour la République qui est à l'origine de la proposition de loi mise au vote dans le cadre d'une niche parlementaire de son groupe à l'Assemblée.
« Ma proposition de loi pour supprimer la réforme de TVA a été adoptée à l'Assemblée nationale. Une loi qui va rassurer plus de 200.000 auto-entrepreneurs et leur apporter clarté et sécurité juridique », s'est félicité le député de l'Essonne.
Le texte abroge ainsi l'abaissement des plafonds de chiffre d'affaires prévu dans la loi de finances 2025 pour bénéficier de l'exonération. Concrètement, il modifie à nouveau l'article 293 B du Code général des impôts respectivement abaissés dans le budget à 25.000 euros pour l'année dernière et 27.000 euros pour l'année en cours, ces plafonds ont été ramenés à leur niveau d'origine. Soit 85.000 euros pour 2024 et 93.500 euros pour 2025 pour le cas général, et 37.500 euros pour 2024 et 41.250 euros pour 2025 pour les «prestations de services autres que les ventes à consommer sur place et les prestations d'hébergement». Pour compenser la perte de recettes, le texte adopté prévoit «la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs».
Vous noterez au passage toujours cette création d'une taxe additionnelle à l'accise des tabacs… vous me direz que viennent faire les tabacs dans cette histoire!
Et bien sachez que chaque loi qui a pour conséquence un « cout » doit inclure une source de financement de ce « cout ».
Et là ou le système est totalement délirant et bien à l'image de notre société c'est qu'à chaque fois que les députés votent un nouveau machin qui coute plus ou moins et comme personne n'a la moindre vision ils mettent à la fin de chaque loi la mention : Pour compenser la perte de recettes, le texte adopté prévoit «la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs». C'est fait pour respecter une loi qu'ils ont eux-mêmes votés et qu'ils n'ont jamais été capables respecter.
Tout dans notre pays est à l'avenant de cette hypocrisie.
Mesure sortie par la porte qui reviendra pas la fenêtre!
« La Fédération nationale des autoentrepreneurs a salué sur les réseaux sociaux «une vraie victoire pour tous les autoentrepreneurs qui vont pouvoir retrouver un peu de sérénité et de visibilité sur leur activité». Les représentants des professionnels assurent toutefois rester «mobilisés» pour que la mesure ne soit pas réintroduite dans le prochain budget par le gouvernement. »
Oui, il vaut mieux être vigilants.
Le statut de l'auto-entreprise est l'une des dernières choses qui fonctionnent dans notre pays, cela donne une incitation positive. Ce statut permet à tous de travailler et de « bouiner » un peu comme on dit en Normandie, de « bricoler » et de gagner 4 sous. C'est le statut de la dignité face à une société d'assistés. Enfin, dans un pays qui vous demande de travailler jusqu'à 67 ans mais qui vous vire dès que vous avez 50 ans car vous êtes trop vieux, c'est aussi un moyen de survie pour tous les « seniors » dont je fais désormais partie.
Alors comme aurait dit le camarade pas auto-entrepreneur Che Guevara, « Hasta la Victoria », jusqu'à la victoire pour le droit d'être libre, d'entreprendre et d'être indépendant, autonome, responsable et fier.
Charles SANNAT
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