La réserve fédérale pourrait provoquer une récession et faire exploser la bulle

Depuis plusieurs semaines, de plus en plus d'intervenants montent au front pour alerter, en prévision d'une crise majeure sur les marchés boursiers et dans l'économie.

En effet, la réserve fédérale pourrait entraîner des turbulences sur les places financières si elle accompagne mal sa politique de resserrement monétaire, ou si son analyse d'une inflation transitoire se montre finalement erronée.

C'est en tout cas, cette dernière hypothèse que Mohamed El-Erian, conseiller économique en chef chez Allianz, soulève sur la chaine CNBC.

"Je suis préoccupé par l'évolution de l'inflation, comme l'a montré l'histoire dans le passé", a-t-il déclaré, ajoutant : "Chaque jour, je vois de plus en plus de signes qui indiquent que l'inflation n'est pas un phénomène transitoire, et je crains que la Fed prenne du retard et qu'elle doive le rattraper, de plus, comme nous l'a déjà démontré l'histoire moderne, l'intervention tardive des banques centrales n'a jamais été favorable à un retour d'une stabilité financière".

Si la FED se retrouve dans cette position, elle pourrait devoir augmenter les taux d'intérêt et resserrer sa politique monétaire plus tôt que prévu, ce qui pourrait selon lui entraîner une récession.

"Normalement, nous finissons par une récession parce que vous devez appuyer fortement sur les freins au lieu de retirer lentement votre pied de l'accélérateur, ce qui, selon moi, va se produire", a déclaré El-Erian.

S'exprimant également sur CNBC ce lundi, David Roche, président de la société d'investissement Independent Strategy, a de son côté qualifié les valorisations actuelles des marchés boursiers de "bulle", soulignant le risque que la Fed soit à l'origine de l'éclatement.

"Ces choses ont toujours une fin, et il est très difficile de dire quel sera le catalyseur qui y mettra fin, selon moi, le déclencheur d'un tel scénario, pourrait toutefois intervenir après un changement de ton de la Fed, qui pourrait à tout moment annoncer, que la période des stimuli monétaires et du financement des déficits budgétaires est révolue", a-t-il déclaré.