La france augmente ses dépenses de défense : 4 entreprises qui peuvent en tirer profit

La France augmente ses dépenses de défense : 4 entreprises qui peuvent en tirer profit, par Thomas Jaquet, Responsable France chez Freedom24

Ces dernières heures, les entreprises de défense et d'armement européennes voient leur cotation en bourse augmenter. Conséquence directe de la situation géopolitique et de la volonté européenne de continuer à soutenir l'Ukraine.

La France, seul membre de l'Union européenne disposant de l'arme nucléaire, a non seulement plaidé activement pour un renforcement du rôle de l'Europe dans la garantie de sa propre sécurité, mais également pour l'augmentation de son budget de défense. Selon les données de la Banque mondiale, en 2023, les dépenses militaires françaises ont atteint un montant record de 61,3 milliards de dollars, soit 2,1 % du PIB. Paris prévoit d'accroître encore cette somme afin que, d'ici 2030, elle double par rapport aux niveaux de 2019 (alors de 35,9 milliards d'euros).

Le président français, Emmanuel Macron, qui s'est adressé aux partis politiques le 20 février dernier, a suggéré d'augmenter les dépenses de défense de 2,1 % à 5 % du PIB, dans l'hypothèse où les États-Unis choisiraient de ne plus assumer leur rôle de défenseur de l'Europe au sein de l'OTAN. Une semaine plus tard, François Bayrou, le nouveau Premier ministre français, a exprimé, dans une interview au Figaro, son souhait que les dépenses de défense soient exclues du calcul du plafond du déficit budgétaire afin de pouvoir l'augmenter.

Ces dépenses militaires devraient servir à renforcer la force de dissuasion nucléaire. Pour la composante maritime de cette force, les fonds seront alloués à la modernisation du sous-marin nucléaire stratégique Le Triomphant et au développement de nouveaux missiles balistiques. De plus, l'aviation française, également impliquée dans la dissuasion nucléaire, recevra des missiles de croisière modernisés.

Plusieurs entreprises françaises du secteur de la défense sont cotées à la bourse de Paris, et au moins trois d'entre elles apparaissent comme des choix d'investissement attrayants dans ce contexte de hausse des dépenses militaires.

Pour évaluer ces actions, nous avons utilisé le ratio PRAAMS, un indicateur mesurant le rapport risque-rendement. Ce ratio peut varier de 1 à 7, où 1 indique un actif à risque élevé et à faible potentiel de rendement, tandis que 7 signale un potentiel de rendement extrêmement élevé avec un risque très faible.

Thales

- Note PRAAMS : 6

- Risque d'investissement : Faible

- Rentabilité : Bonne

Thales est un leader dans les domaines de l'avionique, des radars, de la cybersécurité, des systèmes de guerre électronique et des communications militaires. Début février, l'agence de notation Morningstar a relevé l'estimation de la valeur des actions Thales de 22 %, la portant à 190 € pour tenir compte du potentiel accru des dépenses de défense en Europe. Cela fait suite à la pression exercée par Donald Trump sur les alliés de l'OTAN pour augmenter leurs dépenses militaires à 3 %, puis 5 % du PIB. Début février, l'hebdomadaire financier Barron's recommandait déjà l'achat des actions Thales. Selon lui, l'entreprise serait un mix des « meilleurs composants » de l'entreprise américaine et mondiale de défense et de sécurité, Lockheed Martin, et de Palantir, entreprise américaine spécialisée dans le développement de logiciels de traitement et d'analyse de données massives (big data). Les analystes de la société multinationale de gestion de données financières, FactSet, soutiennent cette recommandation, attribuant à Thales une note consensuelle « au-dessus du marché » (surpondération).

Dassault Aviation

- Note PRAAMS : 6

- Risque d'investissement : Faible

- Rentabilité : Bonne

Dassault Aviation, producteur des avions de combat multirôles Rafale, des drones militaires nEUROn et des avions d'affaires Falcon, bénéficie d'une position solide sur le marché. L'entreprise affiche un bon équilibre entre les secteurs civil (30 %) et militaire (70 %), selon l'entreprise de gestion d'actifs américaine, Morningstar. Depuis la conférence de Munich sur la sécurité, qui s'est tenue du 14 au 16 février dernier et lors de laquelle une augmentation significative des budgets de défense a été évoquée, les actions de Dassault Aviation ont bondi de 12 %. Malgré cette hausse, les analystes continuent de recommander l'achat de l'action, avec une note consensuelle de FactSet également « au-dessus du marché » (surpondération).

Airbus SE

- Note PRAAMS : 5

- Risque d'investissement : Limité

- Rentabilité : Bonne

Airbus, principalement connu pour ses avions de ligne civils, développe également des avions militaires (notamment l'A400M), des satellites et des systèmes spatiaux. La division défense et espace d'Airbus pourrait rencontrer des difficultés en 2025, avec la suppression prévue de plus de 2 000 emplois. Toutefois, selon la plateforme d'analyse financière, Simply Wall Street, les actions d'Airbus sont actuellement sous-évaluées de 46 %, avec un prix juste estimé à 306 euros par action. Le consensus de FactSet reste positif, qualifiant l'action « d'au-dessus du marché » (surpondération).

Safran

- Note PRAAMS : 4

- Risque d'investissement : Limité

- Rentabilité : Moyenne

Safran est connu pour ses moteurs d'avions (en partenariat avec GE Aerospace pour la joint-venture CFM), son avionique et ses équipements militaires, notamment des systèmes optiques et de moteurs. Actuellement, les actions de Safran sont sous-évaluées de près de 12 %, leur juste valeur étant estimée à 280,87 euros par Simply Wall Street. Cependant, le ratio PRAAMS considère Safran comme « fortement surévalué ». Malgré cela, le consensus de FactSet reste favorable, avec une note « au-dessus du marché » (surpondération).

« La France fait le choix de renforcer ses dépenses de défense. Cette politique soutient des entreprises du secteur comme Thales et Dassault Aviation, qui bénéficient d'un contexte favorable pour les investisseurs. Avec un risque faible et un bon potentiel de rentabilité, ces entreprises sont des choix d'investissement stratégiques dans ce climat de hausse des dépenses militaires » Thomas Jaquet, Responsable France chez Freedom24.

À propos de Freedom24

Freedom24, filiale de Freedom Holding Corp, est l'un des principaux courtiers européens. La plateforme d'investissement de la société, Freedom24, offre aux traders un accès direct à 15 bourses mondiales, dont NYSE, Nasdaq, LSE, Euronext et d'autres. Freedom24 est agréé par la Cyprus Securities and Exchange Commission (CySEC) et a le droit de servir les clients de l'UE. La société est notée « B+ » par S&P Global Ratings. Basée à Limassol, la société a des bureaux de représentation à Madrid, Paris, Amsterdam, Milan, Vienne, Varsovie, Sofia et Athènes.