« Un pacte de croissance européen », une formule inédite de Mario Draghi, mais pas dénuée de signification vue de France, où le candidat favori à la présidence a dit vouloir s'engager dans cette voie.
Alors que les investisseurs boursiers sont mis à très rude épreuve par le retour de la crise de la dette en zone euro (l'Eurostoxx50 a perdu -8,55 % depuis un mois, alors que les taux souverains périphériques se sont sensiblement tendus), le président de la banque centrale européenne vient de matérialiser un peu plus la convergence de la politique de la BCE à celle de la Fed.
Historiquement très préoccupée par la maîtrise de l'inflation, la BCE a su faire évoluer progressivement ses préceptes vers le modèle américain de la Fed, via des mesures d'assouplissement quantitatif significatives, comme les deux opérations de LTRO qui ont permis de soulager les banques et de sauver la Grèce in extremis.
Mais aujourd'hui, le seul levier monétaire ne suffit plus, dans un contexte où les taux sont exceptionnellement bas et Mario Draghi en a conscience.
Plus encore, il fait l'aveu que tous les efforts concédés ces derniers mois en matière d'austérité budgétaire, partout en Europe, ne suffiront pas à sortir la zone euro de son état de faiblesse.
Mario Draghi appelle donc non seulement à modifier le pacte budgétaire imposé par l'Allemagne et la France, dont les limites se sont cristallisées aux Pays-Bas en fin de semaine dernière, mais surtout à établir un pacte de croissance à l'échelle de l'UE.
L'intention est bonne, reste la réalité des enjeux structurels européens : comment coordonner des mesures de relance à l'ensemble de la zone euro, alors que ses pays ont des niveaux de compétitivité disparates.
Par définition, le modèle allemand si souvent pris en exemple pour sa compétitivité commerciale (exportatrice) n'est efficace que parce qu'il est unique en Europe !.
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