Budget italien: toujours très peu d`espoir de voir rome modifier ses projets

Les plus récentes déclarations de l'Italie n'ont rien apporté pour rassurer les investisseurs sur la possibilité d'un accord avec l'UE sur la question budgétaire, alors que le gouvernement de Rome a jusqu'à mardi prochain pour présenter un projet de budget 2019 modifié, après le rejet de sa première proposition il y a près de trois semaines.

Rappelons que l'UE a estimé hier que le déficit budgétaire de l'Italie devrait s'afficher à 2,9% en 2019 selon elle dans le cadre des projets actuels de l'Italie, contre 2,4% selon les calculs de Rome, qui se basent sur une hypothèse de croissance unanimement jugée trop optimiste.

En effet, Rome anticipe une croissance du PIB italien de 1,6% l'année prochaine, contre une prévision limitée à 1,2% pour l'UE, et à 1% pour le FMI.

Aujourd'hui, les investisseurs ont pu prendre connaissance de la réponse du président de la commission budgétaire du Sénat italien Claudio Borghi, selon qui l' « UE a utilisé des chiffres inventés pour juger le budget de l'Italie », soulignant qu'il doute que l'UE ait le « courage » de sanctionner l'Italie.

Le ministre des Finances Tria a affiché la même position ce matin, estimant que « l'estimation de déficit de 2,9% de l'UE n'est pas justifiée », soulignant que l'Italie s'en tiendra à un déficit budgétaire de 2,4% du PIB l'année prochaine.

A ce stade, il est donc presque certain que l'Italie ne modifiera pas son budget.

L'UE n'aura alors que deux choix devant elle : Le premier sera de fermer les yeux sur le laxisme budgétaire italien, et écorner ainsi sa crédibilité et celle de tous les pays de l'UE, puisque cela signifiera que les règles budgétaires européennes n'ont que peu de signification.

L'autre option sera de sanctionner l'Italie, avec une pénalité pouvant aller jusqu'à 0,2% du PIB, au risque d'aggraver encore davantage la situation financière de l'Italie, qui inquiète déjà les marchés… En ce qui concerne l'impact sur le trading, on peut relever que les investisseurs intègrent désormais le fait qu'il y a peu de chances que l'Italie et l'UE parviennent à un accord d'ici mardi.

Toute nouvelle contraire, avec des signes de flexibilité du côté de l'UE ou de l'Italie serait par contre influente, et soutiendrait sans doute l'Euro et les bourses européennes.