Les négociations entre l'UE et le gouvernement Italie au sujet du budget du pays s'enlisent, alors que Rome a jusqu'à mardi prochain 13 novembre pour soumettre à la Commission Européenne un projet de budget modifié, après que sa première proposition ait été rejetée il y a presque trois semaines.

En ce qui concerne les dernières nouvelles au sujet de ces discussions, on pouvait apprendre ce matin que l'UE estime que le déficit budgétaire de l'Italie atteindra 2,9% du PIB en 2019, et continuera de progresser en 2020, alors que de son côté le gouvernement italien prévoit dans le budget qui a été refusé par l'UE un déficit de 2,4% du PIB pour 2019, et une diminution à partir de 2020.
L'UE ne croit en effet pas aux prévisions de croissance du gouvernement italien, qui table sur une hausse du PIB de 1,5% en 2019, 1,6% en 2020 et 1,4% en 2021, et juge donc que l'objectif de déficit présenté par l'Italie, déjà jugé trop élevé, sera dépassé.
Les prévisions de croissance du gouvernement sont à comparer à celles du FMI par exemple, qui a annoncé ce jeudi prévoir une croissance de seulement 1% en 2019 en Italie… Cependant, malgré l'objectif de déficit qui défie les règles de l'UE et le probable dépassement, en raison d'une base de calcul biaisée par des prévisions de croissance trop optimistes, le gouvernement italien campe ses positions et ne compte toujours pas modifier son projet de budget.
Cela a en effet été confirmé une fois de plus aujourd'hui par Bloomberg, qui citait un membre du gouvernement italien qui n'a pas été nommé.
De son côté, le ministre des finances Tria a réfuté les prévisions de l'UE d'un déficit budgétaire de 2,9% du PIB en 2019, affirmant que l'Italie est engagée à s'en tenir à un déficit de 2,4% du PIB l'année prochaine.
Il faut en effet comprendre que pour se conformer à la volonté de l'UE, les efforts budgétaires que l'Italie devrait faire impliquerait le renoncement à la plupart des promesses de campagnes qui ont justifié l'élection du gouvernement populiste actuellement au pouvoir (revenu citoyen, avancement de l'age de la retraite, baisses d'impôts, etc).
Le bras de fer se poursuit donc entre l'Italie et l'UE, et aucune souplesse n'est en vue ni du côté de Bruxelles ni de celui de Rome, alors que la date limite approche à grands pas.
Rappelons pour finir que ce conflit entre l'Italie et l'UE peut aller jusqu'à la mise en place de sanctions financières à l'égard de l'Italie, pour un montant pouvant aller jusqu'à 0,2% du PIB selon les règles européennes.
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