Les marchés boursiers européens ont connu une légère baisse mercredi, tandis que Wall Street est attendue sur des variations modestes.

Les espoirs d'une issue favorable à la guerre commerciale entre les États-Unis et l'Union européenne s'estompent, laissant place à une atmosphère de prudence avant la publication des résultats financiers d'Nvidia, un acteur majeur de l'intelligence artificielle, prévue plus tard dans la journée.
Les places européennes temporisent avant Nvidia
Après deux séances consécutives de hausse, alimentées par un revirement du président américain Donald Trump concernant ses menaces de droits de douane contre l'UE, les indices européens ont montré des signes de fatigue.
Le CAC 40 a perdu 0,10%, s'établissant à 7818 points, tandis que le Dax à Francfort a reculé de 0,25% et le FTSE 100 à Londres a cédé 0,15%.
L'indice EuroStoxx 50, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 ont également enregistré des baisses d'environ 0,30%.
La hausse des rendements des obligations à long terme a repris, intensifiant les inquiétudes concernant la santé de la dette publique.
Cette situation a été exacerbée par la décision de Moody's d'abaisser la note de crédit des États-Unis, alors que les marchés restent méfiants face au projet de loi de réductions d'impôts proposé par Trump.
Les rendements des obligations japonaises à long terme ont également augmenté, suite à une adjudication de titres à 40 ans qui a suscité une faible demande, ravivant les préoccupations autour de ces actifs traditionnellement considérés comme des valeurs refuges.
Du côté des valeurs, le fournisseur français de matériaux pour semi-conducteurs, Soitec, a enregistré une chute de 20% après avoir annoncé le retrait de ses prévisions de croissance pour 2026, ainsi que de ses prévisions de chiffre d'affaires et de marge d'Ebitda à moyen terme.
Derichebourg, un fournisseur de services aux entreprises, a vu son action perdre 10% en raison de perspectives jugées mitigées pour le second semestre.
En revanche, le secteur européen de la défense a progressé de 1,1%, soutenu par les tensions croissantes entre l'Ukraine et la Russie, ce qui réduit les espoirs de paix à court terme.
Thales, un acteur clé de ce secteur, a enregistré une hausse de 1,8%.
Sur le plan des entreprises, JPMorgan a placé L'Oréal sous surveillance négative, anticipant un possible ralentissement de la croissance au deuxième trimestre.
La banque américaine prévoit une croissance organique des ventes de seulement 0,7%, bien en deçà du consensus de 2,7%, en raison d'une demande atone en Occident et de la concurrence accrue des « dupes » dans le secteur de la parfumerie.
Enfin, Nvidia affiche une stabilité presque totale en avant-Bourse mercredi, après avoir enregistré une hausse allant jusqu'à 4% la veille.
Concernant les données économiques, le chômage en Allemagne, première économie européenne, a augmenté à un rythme plus rapide que prévu en mai.
Parallèlement, une enquête de la Banque centrale européenne (BCE) a révélé que les consommateurs de la zone euro avaient relevé leurs anticipations d'inflation en avril, en raison des incertitudes liées à la guerre commerciale déclenchée par Washington.
Les investisseurs attendent également des commentaires sur les implications de la politique commerciale américaine dans le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed), qui sera publié plus tard dans la journée.
Enfin, sur le marché obligataire, une onde de choc a été provoquée par le Japon, où une adjudication d'un emprunt à 40 ans n'a pas trouvé preneur, un signal rare et inquiétant.
Cette demande, la plus faible enregistrée depuis juillet dernier, a propulsé les rendements de cette maturité de près de dix points de base, soulignant les inquiétudes des investisseurs concernant l'ampleur des déficits publics, tant au Japon qu'ailleurs.
La Banque du Japon, en ralentissant ses achats, laisse le marché sans filet, tandis que les acheteurs traditionnels, tels que les assureurs vie nippons, restent en retrait.
De l'autre côté du Pacifique, la Banque centrale de Nouvelle-Zélande a réduit son taux directeur pour la sixième fois consécutive, le portant à 3,25%, signalant ainsi des craintes d'un ralentissement économique mondial prolongé.
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