Les Bourses mondiales ont poursuivi leur rebond ce jeudi, portées par les anticipations grandissantes d'un assouplissement monétaire aux États-Unis et en zone euro à l'horizon de cet automne.

À Tokyo, l'indice phare Nikkei a gagné 0,55% à 38703 points, soutenu notamment par Tokyo Electron (+2,9%) et les autres poids lourds du secteur des semi-conducteurs.
Ces derniers ont profité du regain d'appétit des investisseurs pour les valeurs technologiques après les records inscrits la veille à Wall Street.
Légère progression attendue du CAC 40 avant les annonces de la BCE
Les grandes Bourses européennes étaient également attendues en hausse à l'ouverture.
Selon les premières indications, le CAC 40 parisien pourrait prendre 0,30%, le Dax de la Bourse de Francfort 0,35%, le Footsie londonien 0,25% et l'indice pan-européen Stoxx 600, environ 0,30%.
Cette dynamique haussière s'explique notamment par les espoirs placés dans la Banque centrale européenne.
Celle-ci devrait ce jeudi procéder à un premier relèvement de ses taux directeurs après deux années d'un resserrement monétaire sans précédent pour lutter contre l'inflation galopante.
Néanmoins, c'est surtout la communication de Christine Lagarde qui sera scrutée par les opérateurs.
La présidente de la BCE devra en effet lever le voile sur la trajectoire future de la politique monétaire de l'institution pour la fin de l'année.
Le ton employé sera décisif pour déterminer si de nouvelles hausses de taux sont à prévoir ou non d'ici la fin 2023.
Sur les marchés actions, la tendance positive a été alimentée une nouvelle fois par Wall Street.
La veille, les grands indices new-yorkais ont une nouvelle fois inscrit des records, dopés par le rebond des valeurs technologiques.
Les opérateurs ont en effet salué le rapport sur l'emploi du cabinet ADP qui a montré un net ralentissement des créations de postes dans le secteur privé en mai aux États-Unis, renforçant ainsi les anticipations d'un prochain assouplissement monétaire de la Réserve fédérale dès septembre.
Parmi les autres actualités côté entreprises, le groupe de spiritueux français Rémy Cointreau a fait état de résultats en net repli sur son exercice 2022/2023 clos fin mars.
Le bénéfice net part du groupe a chuté de 37,1% à 184,8 millions d'euros en raison d'un environnement économique dégradé et de pressions inflationnistes.
Le groupe bordelais a néanmoins assuré s'attendre à une "reprise progressive" de son activité en 2023/2024, avec l'objectif de préserver ses marges opérationnelles.
De son côté, Atos a décidé de repousser d'une semaine supplémentaire le délai pour la sélection d'une proposition de restructuration financière privilégiée.
L'entreprise de services numériques en difficulté doit désormais départager deux offres : l'une du fonds EP Equity Investment de Daniel Kretinsky associé à Attestor, et l'autre d'un consortium mené par Onepoint avec Butler Industries, Econocom et un groupe de créanciers.
Dans les chiffres macroéconomiques attendus, les commandes à l'industrie en Allemagne, ont déçu en avril avec un recul de 0,2%, alors qu'une hausse de 0,6% était anticipée après une baisse de 0,8% en mars.
Un signal négatif pour le secteur manufacturier allemand.
Dans la zone euro, les investisseurs attendent à 11h les ventes au détail d'avril, un indicateur clé de la consommation des ménages.
Mais le principal rendez-vous est la décision de politique monétaire de la BCE à 14h15.
Aux États-Unis, plusieurs statistiques très suivies sont au programme à 14h30 : le coût unitaire du travail et la productivité au T1 2023, les inscriptions hebdomadaires au chômage et la balance commerciale d'avril.
Les stocks hebdomadaires de gaz naturel seront aussi publiés à 16h30.
La séance de la veille à Wall street
Les marchés actions américains ont clôturé en hausse mercredi, portés par un repli des taux obligataires dans un contexte d'anticipations de ralentissement de l'économie.
Le taux de la dette à 10 ans des États-Unis a reculé de 5,3 points de base à 4,28%, Sur le front des valeurs, Nvidia a pris a pris +5,16%, le titre continue d'attirer les investisseurs, la valorisation du fabricant de puces dépassant désormais les 1 000 milliards de dollars.
La capitalisation boursière du groupe rejoint le club très fermé des entreprises valorisées à plus de 3 000 milliards de dollars, aux côtés des géants Microsoft et Alphabet (Google).
Cette flambée spéculative traduit les immenses espoirs placés par les investisseurs dans le potentiel de l'intelligence artificielle générative, au coeur de la stratégie produits de Nvidia.
Le titre Hewlett Packard Enterprise (+10,68% à 19,48 dollars) a particulièrement bien performé après la publication de résultats supérieurs aux attentes au 2ème trimestre.
Sur cette période, le fournisseur de matériels et services informatiques a dégagé un bénéfice net de 314 millions de dollars, ou 24 cents par action, contre 418 millions un an plus tôt.
Mais en données ajustées, son bénéfice par action ressort à 42 cents, soit 3 cents de mieux que le consensus des analystes.
Le groupe, exposé à la demande des centres de données pour l'edge computing et le cloud, profite pleinement de l'engouement autour de l'IA.
HPE a en effet précisé que l'essor de cette technologie soutenait sa croissance sans trop peser sur sa rentabilité.
Sur le marché des semi-conducteurs, NXP Semiconductors et Vanguard International Semiconductor Corporation ont annoncé leur intention de créer une co-entreprise baptisée VisionPower Semiconductor Manufacturing Company.
Basée à Singapour, cette nouvelle usine de plaquettes de silicium 300 mm va permettre à NXP d'accroître ses capacités de production grâce au transfert de technologies par le taïwanais TSMC.
De son côté, Intel a trouvé un accord définitif pour créer une co-entreprise de production avec le fonds d'investissement Apollo.
Ce dernier va injecter 11 milliards de dollars pour acquérir 49% de l'usine Fab 34 du géant des puces à Leixlip en Irlande, permettant à Intel de débloquer des capitaux pour d'autres investissements.
Dasn l'actualité éonomique, les créations d'emplois dans le secteur privé ayant nettement décéléré en mai selon le rapport mensuel de l'entreprise de services aux entreprises ADP.
Seules 152 000 créations de postes ont été enregistrées le mois dernier, un chiffre inférieur aux attentes des économistes qui tablaient sur 173 000 nouveaux emplois selon le consensus FactSet.
Cette décélération des embauches alimente les anticipations d'un ralentissement de la croissance économique, et donc d'un possible assouplissement futur de la politique monétaire restrictive de la Réserve fédérale.
Le moral des directeurs d'achat du secteur des services s'est amélioré plus que prévu en mai aux États-Unis, selon l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management.
L'indice PMI des services est ainsi remonté à 54,8 le mois dernier après 51,3 en avril, dépassant légèrement le consensus des économistes.
L'indice PMI composite de S&P Global mesurant l'activité combinée des services et de l'industrie manufacturière s'est aussi redressé à 54,5 après 51,3 un mois plus tôt.
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