Les places boursières européennes présentent une performance mitigée ce vendredi. Une série de publications de résultats d'entreprises retient l'attention des investisseurs, tandis que les développements géopolitiques suscitent des inquiétudes quant à une possible escalade du conflit au Moyen-Orient, suite aux frappes menées par des avions de combat américains sur des installations en Syrie.
Ce matin, Amazon enregistre une forte hausse de plus de 5% après la publication de ses résultats, tandis que Ford perd 3% en raison des grèves aux États-Unis. Intel gagne 8% en dehors des heures de négociation, porté par ses résultats et son implication croissante dans l'intelligence artificielle. Siemens Energy est en difficulté, en demandant des garanties de l'État fédéral, entraînant une chute de 34%. Dans un autre secteur, Holcim relève ses prévisions de bénéfices après de solides résultats au troisième trimestre.
Sur le plan international, les marchés asiatiques connaissent une tendance globalement haussière, principalement grâce aux performances d'Amazon et d'Intel. En Europe, les marchés ont ouvert légèrement en hausse.
En ce qui concerne les données économiques, l'économie espagnole a progressé de 0,3% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, dépassant légèrement les prévisions de croissance qui tablaient sur 0,2%. En outre, la France a enregistré une amélioration inattendue de la confiance des consommateurs au mois d'octobre.
En fin de compte, les marchés financiers connaissent une phase tumultueuse, marquée par une volatilité et une incertitude préoccupantes, ayant un impact sur les investisseurs à l'échelle mondiale. Les performances des entreprises, telles que celle de Sanofi, ainsi que les indicateurs économiques, restent des facteurs cruciaux à surveiller attentivement pour évaluer l'état de santé des marchés au cours des semaines à venir.
Le Cac 40 plombé par la chute record de Sanofi
En France, la Bourse de Paris affiche un repli ce matin. La baisse des actions de Sanofi domine l'actualité boursière, faisant éclipse aux solides performances de futures contrats à Wall Street, portées par les résultats supérieurs aux attentes d'Amazon et d'Intel.
Vers 10h30, le Cac 40 recule de 0,9%, s'établissant à 6827 points, tandis que le DAX 40 de Francfort se maintient à l'équilibre, cotant à 14 720 points.
Sur le front des valeurs, Sanofi, qui constitue la troisième plus grande capitalisation au sein de l'indice phare avec une pondération de 7,1%, enregistre une chute de plus de 15%. Il s'agit d'un record pour le géant pharmaceutique, qui atteint son niveau le plus bas depuis février, consécutivement à la publication de résultats inférieurs aux attentes pour le troisième trimestre.
Comme l'indique le communiqué de la société , le groupe pharmaceutique a révélé son intention de scinder son activité Santé Grand Public, prévue au plus tôt au quatrième trimestre 2024, en créant une entité cotée en bourse basée en France.
Cette séparation vise à permettre à chacune des deux entités de poursuivre sa propre stratégie commerciale, d'allouer ses ressources et son capital de manière plus efficace, tout en se concentrant sur la croissance à long terme de leurs marchés respectifs, selon la société.
Sanofi a présenté un nouveau chapitre de sa stratégie "Play to Win", qui reste axée sur des objectifs clés, notamment le lancement de médicaments et de vaccins innovants, une utilisation agile et efficace des ressources, et l'amélioration de la productivité de la recherche et développement (R&D). Pour atteindre ces objectifs, Sanofi a l'intention d'augmenter ses investissements en R&D afin de maximiser le potentiel de son pipeline, stimuler la croissance à long terme et améliorer la valeur pour les actionnaires.
Au troisième trimestre, le groupe a enregistré une hausse des ventes de 3,2% à taux de change constants, atteignant 11,96 milliards d'euros, mais a observé une baisse du bénéfice net des activités par action de 2,1% à taux de change constants, s'établissant à 2,55 euros.
En ce qui concerne les perspectives, la direction de Sanofi a confirmé anticiper une hausse du bénéfice net par action (BNPA) des activités à taux de change constants "dans le milieu de la fourchette à un chiffre". En raison de l'augmentation des investissements en R&D, Sanofi prévoit que le BNPA des activités en 2024 restera à peu près stable par rapport aux niveaux de 2023.
Pour 2025, Sanofi prévoit un rebond significatif de la croissance du BNPA des activités, grâce à la croissance continue des ventes soutenue par ses principales franchises, ainsi que grâce à l'efficacité des initiatives et à des dépenses de R&D relativement stables.
En conséquence de sa décision de poursuivre la maximisation du potentiel à long terme de son pipeline et en raison des pressions constantes sur les prix dans son activité de Médecine Générale, Sanofi n'ambitionne plus d'atteindre une marge opérationnelle des activités de 32% en 2025.
Stifel note que le groupe a émis un avertissement concernant les bénéfices pour 2024 et abandonné son objectif d'une marge opérationnelle des activités de 32% pour 2025. Néanmoins, la politique d'allocation du capital de l'entreprise demeure inchangée, avec la volonté de maintenir un dividende en croissance progressive, en conformité avec sa politique de dividendes historique.
Des marchés financiers en zone de turbulence
Les marchés boursiers traversent actuellement une période agitée, où les investisseurs sont sujets à des montagnes russes émotionnelles. Les actions ont subi une sorte de dépression automnale, entraînant des mouvements de plus en plus violents sur des titres de toutes tailles. Siemens Energy, par exemple, a demandé des garanties à l'État fédéral, entraînant une chute de 34%, tandis que Standard Chartered a connu une baisse de 12% récemment. Même des géants comme Alphabet n'ont pas été épargnés, avec des pertes de 9,5% et 2,55% sur deux jours successifs. La nervosité des investisseurs est palpable, et cette situation est exacerbée par la politique monétaire restrictive de la Fed et les inquiétudes croissantes concernant une récession aux États-Unis.
La secrétaire au Trésor Janet Yellen affirme que la hausse des rendements américains est due à une économie qui se porte bien, minimisant ainsi les préoccupations liées au déficit. Cependant, les mastodontes de la technologie, tels que Meta, Alphabet, Microsoft, Apple et Nvidia, sont en difficulté, principalement en raison d'attentes très élevées. Par exemple, Meta a vu ses actions chuter après avoir annoncé une demande publicitaire plus faible que prévu. Ces performances en dents de scie des géants de la tech ont un impact sur les indices boursiers.
Pourtant, il est intéressant de noter que les petites et moyennes capitalisations, comme l'indice Russell 2000, affichent une légère hausse, ce qui mérite d'être suivi de près. En fin de compte, le marché est instable, les gros titres de la cote vacillent, et l'Europe connaît des révisions à la baisse de ses objectifs.
Malgré cette turbulence, les entreprises du S&P 500 qui ont déjà publié leurs résultats semblent faire légèrement mieux que la moyenne des cinq dernières années. Les statistiques macroéconomiques continuent de dépeindre une économie américaine résiliente, avec un PIB solide. Cependant, les indices boursiers sont en territoire de correction, et la tendance haussière est brisée. L'incertitude plane, et le marché est en attente de l'inflation PCE américaine, des revenus et dépenses des ménages, ainsi que de l'indice de confiance de l'Université du Michigan.
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