Les marchés actions européens ont clôturé la semaine sur une note négative, avec l'indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, enregistrant une baisse de 0,75%, soit une perte de 58,28 points, pour s'établir à 7696 points. L'indice STOXX 50 de la zone euro a clôturé en baisse de 1 % à 5 291 et l'indice paneuropéen STOXX 600 a baissé de 0,5 % pour clôturer à 541 points. Cette tendance s'inscrit dans un contexte où Wall Street est fermé ce vendredi en raison de la fête nationale américaine, ce qui a contribué à une atmosphère de prudence sur les marchés.
Droits de Douane : Un Sujet Brûlant
L'attention des investisseurs se concentre sur le dossier des droits de douane, alors que la date butoir du 9 juillet approche rapidement. La Commission européenne a déclaré qu'elle s'approchait d'un cadre pour un accord commercial avec les États-Unis afin d'éviter la réintroduction de droits de douane agressifs avant la date limite du 9 juillet. Cela a coïncidé avec les déclarations de responsables américains indiquant que la date limite ne sera pas repoussée et que des droits de douane unilatéraux allant jusqu'à 70 % pourraient être imposés aux économies en l'absence d'un accord commercial. De leur côté, les responsables de la BCE ont indiqué qu'ils pourraient ne pas atteindre l'objectif d'inflation de 2 % si l'euro restait aussi fort que 1,20 $ pendant une période prolongée. Sur le front des données, les prix à la production dans l'Union européenne ont baissé de 0,6 % par rapport au mois précédent en mai.
La Chine a récemment officialisé des droits antidumping pouvant atteindre 34,9% sur les brandys européens. Cependant, les grands noms de la filière française, tels que Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, ont réussi à obtenir une exemption de ces taxes grâce à un accord sur des hausses de prix.
Dans un contexte similaire, le président américain Donald Trump a annoncé que 10 à 12 pays seraient contactés par lettre dès ce vendredi pour être informés des montants des droits de douane punitifs qu'ils devront acquitter. Trump a précisé que "tous les pays" devront être "couverts pour le 9 juillet", date limite pour que les partenaires des États-Unis concluent un accord avec Washington. Les droits de douane pourraient varier considérablement d'un pays à l'autre, allant de 10 à 20% pour certains, tandis que d'autres pourraient faire face à des taux beaucoup plus élevés, atteignant jusqu'à 70%. Les pays concernés commenceront à payer ces droits à partir du 1er août.
Impact sur le Cognac
Les producteurs de cognac, notamment Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, vont échapper aux taxes annoncées par la Chine, qui imposera un droit de douane moyen de 32,2% sur les eaux-de-vie de vin importées de l'Union européenne, principalement du cognac. Au lieu de cela, des hausses de prix négociées avec le ministère chinois du Commerce remplaceront ces taxes, une issue jugée "moins défavorable" par le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC).
Du côté des valeurs, les actions de Pernod Ricard ont enregistré une légère baisse de 0,38%, tandis que celles de Rémy Cointreau ont grimpé de 2,18% après l'annonce d'un accord avec les autorités chinoises concernant des "engagements de prix minimum" en Chine. Rémy Cointreau a précisé qu'il attendait des détails supplémentaires sur les modalités de mise en œuvre de cet accord pour évaluer son impact.
Les pertes sur les marchés ont été principalement entraînées par les secteurs bancaire, technologique et industriel, avec des actions telles que celles de BBVA, Siemens et ASML enregistrant une baisse d'environ 2,5%. Parallèlement, LVMH a vu son action reculer de 1,8% suite à l'annonce par la Chine de l'imposition de droits de douane sur le brandy importé de l'Union européenne.
Dans d'autres nouvelles d'entreprises, Carmat a annoncé le lancement d'un processus d'appel d'offres dans le cadre de sa procédure de redressement judiciaire, ouverte le 1er juillet. LDC, quant à elle, a affiché un chiffre d'affaires de 1,68 milliard d'euros pour son premier trimestre 2025-2026, en hausse de 10,9%, confirmant ainsi une dynamique d'activité solide.
Air France-KLM, après avoir acquis 19,9% de SAS, une compagnie danoise, s'apprête à en prendre le contrôle total. Le titre du groupe français, qui avait subi une baisse de 1,23% en raison d'une grève des contrôleurs aériens, a rebondi de 0,53% pour atteindre 9,95 euros suite à cette annonce. Air France-KLM augmentera sa participation à 60,5% en rachetant les parts détenues par Castlelake et Lind Invest.
Enfin, Alstom a annoncé la signature d'un contrat de 2,3 milliards de dollars (environ deux milliards d'euros) avec la New York Metropolitan Transportation Authority (MTA), renforçant ainsi sa position sur le marché américain.
Sur le plan macroéconomique, les chiffres d'Eurostat révèlent que les prix à la production industrielle ont diminué de 0,6% dans la zone euro et dans l'UE en mai 2025, après une baisse de 2,2% en avril. En Allemagne, les commandes à l'industrie ont reculé de 1,4% en mai, contre une baisse de 0,2% attendue, après une hausse de 0,6% en avril. Ces données soulignent les défis économiques persistants auxquels sont confrontés les pays européens.
A suivre la semaine prochaine sur les marchés boursiers
La semaine prochaine, les investisseurs porteront une attention particulière à l'évolution du commerce aux États-Unis, alors que la date butoir du 9 juillet approche, marquant la fin de la pause tarifaire annoncée en avril. L'administration Trump a commencé à adresser des lettres officielles à ses partenaires commerciaux pour les informer des taux de droits de douane qui leur seront appliqués. À la date du 4 juillet, seuls quelques accords avaient été finalisés, notamment avec le Royaume-Uni et le Viêt Nam, ainsi qu'un accord-cadre avec la Chine.
Parallèlement, les marchés se concentreront sur la publication des minutes du Comité fédéral de l'open market (FOMC), les traders espérant obtenir des indications supplémentaires sur l'orientation de la politique monétaire de la Réserve fédérale pour le reste de l'année. Le président de la Fed, Jerome Powell, a adopté une approche prudente et attentiste.
Sur le plan économique, le calendrier américain s'annonce relativement léger. À l'échelle mondiale, les marchés surveilleront de près les données sur les prix à la consommation et à la production en Chine, les chiffres mensuels du PIB au Royaume-Uni, ainsi que les statistiques de production industrielle et de commerce en Allemagne. Les investisseurs prêteront également attention au rapport sur le marché du travail au Canada et aux décisions de politique monétaire des banques centrales en Australie, en Corée du Sud, en Malaisie et en Nouvelle-Zélande.
0 Commentaire