Les places boursières mondiales ont affiché des performances contrastées mardi, partagées entre la solidité des résultats trimestriels du secteur bancaire américain, les signaux mitigés de la Réserve fédérale et la résurgence des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.
🏦 Wall Street divisée malgré des résultats bancaires solides
À la clôture, le Dow Jones Industrial Average a progressé de 0,44 % à 46 270,46 points, porté par les valeurs industrielles et certaines banques. En revanche, le S&P 500 a cédé 0,16 % à 6 644 points, tandis que le Nasdaq Composite a reculé de 0,76 % à 22 521 points, pénalisé par un repli des valeurs technologiques.
Plusieurs grandes banques américaines ont publié des résultats du troisième trimestre supérieurs aux attentes, notamment grâce à la vigueur de leurs activités de banque d’investissement. Wells Fargo a bondi de 7,15 % et Citigroup de 3,89 %. À l’inverse, JPMorgan Chase et Goldman Sachs ont vu leurs titres reculer respectivement de 1,91 % et 2,04 %, malgré des performances opérationnelles robustes, suggérant une prise de bénéfices ou des inquiétudes sectorielles persistantes.
BlackRock a également attiré l’attention en annonçant un record d’actifs sous gestion, atteignant 13 460 milliards de dollars, ce qui a propulsé son action en hausse de 3,39 %. Par ailleurs, Walmart a grimpé de près de 5 % après avoir dévoilé un partenariat stratégique avec OpenAI, permettant à ses clients d’effectuer des achats via l’interface de ChatGPT.
Le secteur industriel a également soutenu le Dow Jones : Caterpillar a gagné 4,50 % après une révision à la hausse de son objectif de cours par JPMorgan.
📊 Powell tempère l’optimisme, le FMI relève ses prévisions
Dans un discours prononcé mardi, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a souligné la persistance de pressions sur le marché du travail américain en septembre, tout en estimant que l’économie pourrait suivre une trajectoire « un peu plus ferme que prévu ». Ses propos ont été interprétés comme un signe que la Fed pourrait maintenir une politique monétaire prudente, sans précipitation vers de nouveaux assouplissements.
Parallèlement, le Fonds monétaire international (FMI) a relevé mardi sa prévision de croissance mondiale pour 2025 à 3,2 %, contre 3 % en juillet, jugeant que l’impact des droits de douane et les conditions financières se sont révélés moins défavorables qu’anticipé. Toutefois, l’institution a mis en garde contre les risques d’une escalade des tensions commerciales entre Washington et Pékin, susceptible de freiner significativement la production mondiale.
🇬🇧 L’Europe freinée par les incertitudes commerciales et politiques
En Europe, les indices ont majoritairement terminé en baisse, à l’exception du FTSE 100 londonien (+0,10 %). Le CAC 40 parisien a reculé de 0,18 % à 7 919 points, le DAX allemand de 0,64 %, et le Stoxx 600 paneuropéen de 0,39 %. L’EuroStoxx 50 a perdu 0,30 %.
Les investisseurs ont réagi avec prudence à l’annonce de nouvelles mesures douanières entre les États-Unis et la Chine, qui ont commencé à imposer des taxes portuaires réciproques aux compagnies maritimes. Cette escalade s’ajoute aux menaces américaines d’augmenter massivement les droits de douane sur les importations chinoises et aux restrictions imposées par Pékin sur les exportations de terres rares — des éléments qui ravivent les craintes d’une guerre commerciale prolongée.
Un sommet potentiel entre le président américain Donald Trump et le président chinois Xi Jinping en marge du forum APEC en Corée du Sud, à partir du 31 octobre, reste toutefois une source d’espoir pour un apaisement.
🇫🇷 La France évite une crise politique, mais Michelin plombe le secteur automobile
À Paris, la séance a été marquée par une intervention décisive du Premier ministre Sébastien Lecornu, qui a annoncé la suspension de la réforme des retraites de 2023 jusqu’à l’élection présidentielle, afin d’obtenir le retrait d’une motion de censure portée par les députés socialistes. Cette concession a permis au gouvernement d’éviter une crise institutionnelle immédiate et a limité les pertes du CAC 40 en fin de journée.
En revanche, le secteur automobile a été durement touché après la publication d’un avertissement de Michelin. Le manufacturier français a revu à la baisse ses prévisions pour 2025, citant une détérioration de ses activités en Amérique du Nord exacerbée par les droits de douane. Son action a chuté de 8,93 %, terminant en queue de peloton du CAC 40, après avoir perdu plus de 10 % en début de séance.
Dans son sillage, Stellantis a reculé de 4,89 %
Continental a perdu 4,3 %
Et l’italien Pirelli a cédé 1,18 %
Le secteur des semi-conducteurs n’a pas été épargné : Soitec a dégringolé de 17 %, pénalisé comme ses pairs européens par les incertitudes liées aux relations commerciales entre les deux superpuissances.
📉 Données macroéconomiques mitigées en Europe
Sur le plan économique, l’Allemagne a confirmé une inflation harmonisée de 2,4 % en septembre sur un an. Par ailleurs, l’indice Zew du moral des investisseurs a montré une amélioration en octobre, mais à un rythme inférieur aux attentes des analystes.
Au Royaume-Uni, la croissance des salaires hebdomadaires moyens hors primes a légèrement ralenti à 4,7 % sur les trois mois à fin août, selon les données publiées par l’Office national de la statistique.
📅 Vers une semaine décisive
Alors que les marchés digèrent les résultats d’entreprises et les signaux des banques centrales, l’attention se tourne désormais vers les prochaines annonces macroéconomiques et la possibilité d’un rapprochement diplomatique entre Washington et Pékin. Dans un contexte de valorisations élevées et de tensions géopolitiques persistantes, les investisseurs restent vigilants, conscients que la moindre escalade commerciale pourrait rapidement inverser la tendance actuelle.
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