Les principales places boursières européennes ont terminé en repli jeudi, à l’exception notable de Francfort, tandis que Wall Street affichait des pertes à mi-séance, freinée par des prises de bénéfices après avoir atteint des sommets historiques la veille. Les investisseurs, de plus en plus attentifs à l’imminente saison des résultats trimestriels aux États-Unis, naviguent également dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques et une crise politique persistante en France.
🇬🇧 Incertitudes politiques en France malgré un apaisement temporaire
Bien que l’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée nationale ait été écartée — apportant un léger soulagement aux marchés —, la situation politique hexagonale demeure instable. Le président Emmanuel Macron s’est engagé à nommer un nouveau Premier ministre d’ici vendredi soir, après la démission de Gabriel Attal et l’intérim assuré par Sébastien Lecornu. Cependant, aucun consensus clair ne se dégage sur la composition du futur gouvernement, ni sur la capacité du pays à adopter un budget 2026 conforme aux engagements européens.
Le ministre de l’Économie sortant, Roland Lescure, a assuré que la France respecterait ses objectifs de déficit et ses engagements de croissance, mais ces déclarations n’ont pas eu d’effet tangible sur le marché obligataire, qui reste sensible à tout signe de fragilité budgétaire.
📉 Performances contrastées en Europe
Dans ce contexte, le CAC 40 a cédé 0,23 % à la clôture, dans une séance relativement calme. Londres a reculé de 0,41 %, après avoir atteint un record intraday la veille à 9 577 points. À l’inverse, le DAX allemand a progressé de 0,22 %, porté par ses valeurs industrielles, et a même touché un nouveau sommet à 24 771 points en cours de séance.
L’indice paneuropéen EuroStoxx 50 a perdu 0,43 %, tandis que le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 reculaient respectivement de 0,47 % et 0,43 %. Ce dernier a été pénalisé par le secteur de la consommation cyclique, en baisse de 2,26 %, alors que les valeurs défensives comme les services publics (« utilities ») ont offert un léger soutien avec une hausse de 0,61 %.
💵 Mouvements sectoriels et actualité des entreprises
Danone (+4,74 %) a été soutenu par JPMorgan, qui a relevé ses prévisions pour le T3, citant une dynamique favorable dans la grande consommation et un mix produit propice à l’amélioration de la marge brute.
Michelin (–3,82 %) a chuté après avoir averti sur des ventes du T3 inférieures aux attentes. Le groupe publiera ses résultats le 22 octobre.
Sopra Steria (–3,96 %) a reculé suite au départ de son directeur général, tandis qu’Alten (+1,71 %) a progressé après une réorganisation de sa gouvernance.
Worldline (–3,90 %) a été pénalisée par une dégradation à « sous-pondérer » de Morgan Stanley.
LVMH (–2,83 %) a reculé malgré une recommandation relevée à « achat » par Deutsche Bank, qui a relevé son objectif de cours à 635 euros. La banque souligne toutefois que la taille du groupe ne constitue plus un avantage absolu face à la faiblesse persistante des ventes dans plusieurs divisions.
Sur le plan des nominations, Sodexo a annoncé que Thierry Delaporte succédera à Sophie Bellon au poste de directeur général à compter du 10 novembre, cette dernière devenant présidente non exécutive du conseil d’administration.
Enfin, Thales et Sekoia.io ont scellé un partenariat stratégique en cybersécurité, combinant leurs capacités en intelligence des menaces et en intelligence artificielle pour proposer une solution intégrée de détection et de réponse aux cyberattaques.
🌍 Dynamique contrastée sur les marchés internationaux
Novo Nordisk (–1,1 %) a reculé après l’annonce de l’acquisition d’Akero Therapeutics pour 4,7 milliards de dollars.
Ferrari (–15,41 %) a chuté brutalement suite à un plan stratégique prolongeant l’usage des moteurs thermiques, décevant les investisseurs.
Porsche (–2,49 %) souffre d’une baisse de ses ventes mondiales sur neuf mois, particulièrement affectées par la Chine.
HSBC (–5,38 %) a plongé après avoir proposé de retirer de la cote sa filiale hongkongaise Hang Seng Bank pour environ 13,6 milliards de dollars.
📈 Données macroéconomiques limitées, regards tournés vers les États-Unis
Côté indicateurs, seule la balance commerciale allemande a été publiée en Europe : l’excédent s’est établi à 17,2 milliards d’euros en août 2025, en légère hausse par rapport à 16,3 milliards en juillet (révisé depuis une première estimation de 14,7 milliards).
Aux États-Unis, le « shutdown » partiel du gouvernement a empêché la publication des inscriptions hebdomadaires au chômage et des stocks des grossistes. Malgré ce flou statistique, les indices américains ont reculé à la clôture européenne : Dow Jones –0,30 %, S&P 500 –0,25 %, Nasdaq –0,18 %, après avoir atteint des records la veille sous l’effet de l’engouement pour l’intelligence artificielle.
L’absence de commentaires du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, lors d’une conférence bancaire, a alimenté les prises de bénéfices dans un contexte de valorisations élevées.
📅 Résultats trimestriels en ligne de mire
Les investisseurs se préparent activement à la saison des résultats du troisième trimestre. Tesla, premier des « Magnificent Seven », publiera ses comptes le 22 octobre, suivi par Alphabet, Microsoft et Meta le 29 octobre.
PepsiCo (+2,5 %) a progressé grâce à des revenus et bénéfices supérieurs aux attentes.
Delta Air Lines (+5 %) a bondi sur des perspectives optimistes pour fin 2025.
Nvidia (+2,4 %) a profité de l’approbation par Washington de plusieurs milliards de dollars d’exportations de puces vers les Émirats arabes unis.
Costco (+2,9 %) a grimpé après des ventes de septembre supérieures aux prévisions.
Malgré les incertitudes politiques, géopolitiques et le blocage partiel des données économiques américaines, les marchés restent convaincus que la Fed procédera à deux baisses de taux d’ici la fin de l’année — une perspective qui continue de soutenir les valorisations, même en période de consolidation.
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