Les marchés actions européens devraient entamer la séance de mercredi sur une note nettement positive, stimulés par les déclarations récentes du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, et par un regain de stabilité politique en France. Malgré la persistance des tensions commerciales entre Washington et Pékin, les investisseurs privilégient pour l’heure les perspectives d’un nouvel assouplissement monétaire aux États-Unis.
🏦 La Fed renforce les attentes de baisse des taux
Lors d’une intervention mardi, Jerome Powell a souligné que les pressions sur le marché du travail américain s’étaient maintenues en septembre, confortant ainsi les anticipations d’une ou plusieurs réductions des taux directeurs d’ici la fin de l’année. Le patron de la Fed a par ailleurs indiqué que l’économie américaine pourrait suivre une trajectoire « un peu plus ferme que prévu », une évaluation corroborée par le Fonds monétaire international (FMI).
Celui-ci a relevé mardi ses prévisions de croissance mondiale et américaine pour 2025, tout en notant que les récents chocs commerciaux et les conditions financières s’étaient révélés moins sévères que redouté. Néanmoins, le FMI a mis en garde contre les risques d’une escalade dans la guerre commerciale sino-américaine, susceptible de freiner significativement la production mondiale.
Ces tensions ont été ravivées ces derniers jours par les menaces du président Donald Trump d’interrompre certaines relations commerciales avec la Chine, notamment dans le secteur de l’huile de cuisson.
🇫🇬 Apaisement politique en France, soulagement sur les marchés
En France, le climat politique s’est nettement apaisé après l’annonce, mardi, du Premier ministre Sébastien Lecornu de suspendre la réforme des retraites afin d’éviter une crise institutionnelle. Cette concession au Parti socialiste a été saluée par les marchés : l’écart de rendement entre l’OAT française à 10 ans et le Bund allemand de même échéance s’est réduit à moins de 80 points de base, reflétant un regain de confiance des investisseurs dans la dette souveraine hexagonale.
Sur cette base, le CAC 40 devrait ouvrir en hausse de 1,70 %, effaçant une partie des pertes subies mardi dans un contexte de volatilité liée aux craintes commerciales. Les indices paneuropéens suivent la même tendance :
EuroStoxx 50 : +1,30 %
Stoxx 600 : +1,0 %
Dax (Francfort) : +0,5 %
FTSE 100 (Londres) : +0,40 %
💸 Performances sectorielles contrastées, mais globalement positives
Le secteur du luxe devrait tirer la hausse, porté par LVMH, dont les résultats semestriels ont dépassé les attentes. Le groupe a réalisé 58,1 milliards d’euros de ventes sur les neuf premiers mois de 2025, en recul de 2 % en données organiques et de 4 % en données publiées. La demande reste solide en Europe et aux États-Unis, tandis que le Japon affiche un repli lié à la forte baisse du yen en 2024, qui avait alors dopé les dépenses touristiques.
Dans l’immobilier, Gecina a confirmé sa fourchette de résultat récurrent net par action pour 2025, entre 6,65 et 6,70 euros, soit une croissance de 3,6 % à 4,4 %. Sur les neuf premiers mois, ses revenus locatifs ont progressé de 4 % à 539 millions d’euros, soutenus par une réversion positive dans les zones centrales et l’indexation des loyers. Le taux d’occupation atteint désormais 94 %, en hausse de 0,3 point sur un an.
Stellantis a annoncé un plan d’investissement de 13 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros) sur quatre ans pour renforcer sa présence industrielle aux États-Unis, avec une augmentation de 50 % de sa production locale et le lancement de cinq nouveaux véhicules.
Dans la logistique, Argan accompagne l’expansion de Celio avec une seconde extension de 12 000 m² sur son site d’Amblainville, désormais unique plateforme logistique européenne du groupe. Ce projet intégrera une centrale photovoltaïque de 400 kWc dédiée à l’autoconsommation, dans le cadre d’une labellisation Autonom’0.
Rexel, de son côté, a légèrement relevé ses prévisions annuelles de chiffre d’affaires après une croissance au troisième trimestre.
📱 Dynamique des télécoms et de la tech
Le secteur des télécoms est également en ébullition : Bouygues Telecom, Orange et Iliad (Free) ont soumis une offre non contraignante pour acquérir une grande partie des actifs français d’Altice. L’opération valoriserait ces actifs à 17 milliards d’euros, et suggère une valorisation implicite d’Altice France supérieure à 21 milliards d’euros.
Aux Pays-Bas, ASML a surpris les analystes avec des commandes au troisième trimestre bien supérieures aux attentes, portées par la forte demande en équipements liés à l’intelligence artificielle. Le groupe ne prévoit pas de recul de son chiffre d’affaires net en 2026 par rapport à 2025, mais anticipe une contraction marquée de ses ventes en Chine l’année prochaine.
📅 Calendrier économique chargé
La journée sera marquée par plusieurs publications macroéconomiques :
8h45 : chiffres définitifs de l’inflation de septembre en France
11h00 : production industrielle de la zone euro (août)
14h30 : indice manufacturier de la Fed de New York (octobre)
20h00 : publication du Livre Beige de la Réserve fédérale
🏠 Wall Street en ordre dispersé mardi
Mardi, les indices américains avaient clôturé de manière contrastée. Le Dow Jones a gagné 0,44 %, tandis que le S&P 500 a reculé de 0,16 % et le Nasdaq de 0,76 %. Les résultats solides des grandes banques — JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Wells Fargo et Citigroup — ont été éclipsés par un repli des valeurs technologiques.
Nvidia a perdu 4,41 % et Amazon 1,67 %, dans un contexte de prudence face aux incertitudes géopolitiques et aux signes de ralentissement économique aux États-Unis, relevés par les établissements financiers eux-mêmes.
Alors que la saison des résultats s’intensifie, les marchés resteront attentifs à la capacité des entreprises à résister à un environnement macroéconomique incertain, tout en surveillant de près les prochains mouvements de politique monétaire de la Fed.
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