Le début de cette année, la sixième depuis le début de la crise, sonne une fois encore l'heure des bilans.
Et à ce titre, il semble que les investisseurs ne soient pas encore allés au bout de leur raisonnement, dans leur appréhension de la nouvelle réalité économique mondiale.
Habitués à raisonner selon le triptyque bien commode Europe/Etats-Unis/Japon, récemment complété par les émergents, ceux-ci ne voient pas les divergences à l'ouvre au sein de chacune des zones, et notamment la première.
Quelques chiffres.
en Allemagne, le taux de chômage a atteint au mois de décembre son plus bas niveau depuis 20 ans, alors qu'il n'avait pas été aussi élevé en France depuis 12 ans.
Parallèlement, la « job machine » américaine commence tout juste à repartir, prouvant la résilience de l'économie de ce pays.
Ce découplage entre pays développés n'a donc rien à envier à celui, plus fréquemment mentionné, entre les pays développés et les pays émergents.
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La preuve que l'allocation par zone n'a plus guère de sens et appelle une refonte des pratiques, sorte de country picking plus respectueux des réalités structurelles de chaque pays individuellement.
D'un côté, un petit groupe de pays développés tiennent la dragée haute aux pays émergents grâce à la vitalité de leur tissu économique, la pertinence de leur administration publique et la compétitivité de leurs entreprises : Canada, Australie, Scandinavie, Suisse, Allemagne.
De l'autre côté, des pays qui ne parviennent pas à adapter leur économie à la nouvelle réalité du monde et accentuent leur décrochage.
L'Europe du Sud en fait partie.
Quant à la France, à cheval entre les 2, elle profite encore de quelques positions fortes, grâce à son positionnement sur des secteurs à fort pricing power (luxe, spiritueux, services, tourisme et agriculture.
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Dans ces conditions, attendre de la croissance mondiale un redémarrage de ces économies est illusoire.
En réalité, la croissance des zones émergentes profite davantage des faiblesses structurelles de nos économies, qu'elle ne leur profite.
La récession renforce en effet les achats en provenance des pays à bas coûts et favorise en retour au final la croissance chinoise, sans que celle-ci importe davantage de ces pays, faute d'un tissu industriel adapté.
Et ils ne peuvent même pas compter sur une forte baisse de l'euro (en dépit de son récent repli, très largement insuffisant), puisque les excédents commerciaux chinois sont placés à leur tour en euros, ralentissant ainsi une dévaluation compétitive ».
Seule lueur d'espoir, Mario Draghi semble plus enclin à soutenir l'économie, rompant avec un prédécesseur partiellement responsable de l'accélération récente de la désindustrialisation de nos économies.
Maigre consolation.
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